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Cameroun : grâce présidentielle pour l’avocate franco-camerounaise Lydienne Eyoum

  • Date de création: 05 juillet 2016 13:42

(Agence Ecofin) - Emprisonnée depuis 2010, puis condamnée en septembre 2014 à une peine de prison de  25 ans par le Tribunal criminel spécial (Tcs), l’avocate franco-camerounaise Lydienne Yen Eyoum, qui avait été reconnue coupable de détournement de deniers publics, vient d’être graciée à la suite d’un décret présidentiel signé le 4 juillet 2016.

L’Etat camerounais reprochait à Me Eyoum d’avoir retenu, au titre de paiement de ses honoraires, une somme d’un peu plus d’un milliard de francs Cfa sur une enveloppe globale de 2,1 milliard de francs Cfa recouvrée pour le compte de l’Etat auprès de la filiale locale de la Société générale. Dans cette affaire liée à la liquidation de l’Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb), l’avocate était co-accusée de l’ex-ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah (encore en prison), et de l’ancien ministre délégué aux Finances en charge du Budget, Henri Engoulou (décédé en prison).

Alors que l’étau de la justice camerounaise se refermait sur ses co-accusés et elle, l’avocate, qui n’a eu de cesse de dénoncer un procès inéquitable et injuste, avait sollicité le soutien de l’Etat français, en invoquant la nationalité de ce pays qu’elle avait obtenu à la faveur d’un mariage.

Au cours de sa visite au Cameroun en juillet 2015, François Hollande, le chef de l’Etat français, avait interpellé son homologue camerounais sur l’opportunité de la détention de cette avocate. Interrogé sur le sujet lors de la conférence de presse ayant ponctué cette visite, Paul Biya avait déclaré : «Je verrai ce que je pourrai faire si tel est le souhait de l’intéressée et si la Constitution me donne les moyens de faire quelque chose. C’est de bon cœur que je le ferais le moment venu».

Douze mois plus tard, Lydienne Eyoum est donc libre. Elle devient ainsi la 2ème victime de l’opération Epervier à recouvrer la liberté du fait de sa nationalité française, après Michel Thierry Atangana. Cet autre franco-camerounais a passé 17 ans en prison, aux côtés de Titus Edzoa, ancien Secrétaire général de la présidence de la République emprisonné pour détournement de deniers publics au lendemain de la déclaration de sa candidature à l’élection présidentielle de 1997.

BRM

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