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Une ONG sénégalaise porte plainte contre les responsables du trafic de carburants toxiques en Afrique

  • Date de création: 03 octobre 2016 04:48

(Agence Ecofin) - La Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH) a déposé, le 26 septembre, une plainte avec constitution de partie civile contre les responsables du scandale du trafic de carburants toxiques en Afrique qui a été révélé il y a deux semaines par l’ONG suisse Public Eye.

La LSDH reprend les résultats de l’enquête «Dirty Diesel» menée par Public Eye et qui a montré que des géants de négoce pétrolier Vitol, Trafigura et AOG écoulent en Afrique des carburants qui ont une teneur en soufre entre 200 et 1000 fois plus élevée qu’en Europe, mettant gravement en péril la santé de populations exposées aux particules fines et à d’autres substances chimiques cancérigènes.

Elle demande d’inculper les personnes qui seraient en lien avec les faits incriminés des chefs de trafic de produits pétroliers nocifs, mais aussi de poursuivre pour complicité ou négligence celles qui auraient pu, de leur position, éviter de tels faits. L’ONG sénégalaise précise dans sa plainte que «le prétexte d’une conformité aux standards en vigueur dans notre pays ne saurait prospérer ni être exonératoire dès lors que le coût de ce trafic, c’est la santé de millions d’individus ». En effet, selon les principes directeurs des Nations unies relatifs aux droits humains, si le cadre légal n’est pas suffisant pour protéger la population, les sociétés de négoce ne peuvent se contenter de respecter ce cadre légal.

Public Eye a prélevé des échantillons à la pompe dans huit pays africains (Angola, Bénin, Congo-Brazzaville, Ghana, Côte d’ivoire, Mali, Sénégal et Zambie). Plus de deux tiers des échantillons contiennent un taux de soufre supérieur à 1500 parties par million (ppm). Avec une pointe à 3780 ppm au Mali. La limite est de 10 ppm en Europe, aux Etats-Unis et même en Chine, à compter de 2017.

Selon l’enquête «Dirty Diesel», les traders suisses cités « profitent» de la faiblesse des normes africaines pour y vendre des carburants que l’industrie qualifie sans détour de «qualité africaine» et «réaliser des profits au détriment de la santé de la population africaine ».

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