Le tour opérateur TUI va être traduit en justice par les familles des victimes britanniques de l’attaque de Sousse
(Agence Ecofin) - En Grande Bretagne, TUI, le numéro 1 mondial du voyage va faire face à une procédure en justice engagée par les avocats des 22 familles de victimes britanniques de l’attaque terroriste ayant visé les touristes étrangers à Sousse le 26 juin 2015. On se souvient que 39 personnes (dont 30 sont d’origine britanniques) ont perdu la vie dans cette attaque revendiquée par le groupe Etat Islamique.
« Au nom de nos clients, nous allons maintenant nous préparer à engager une procédure civile contre TUI », a déclaré Me Kylie Hutchinson, la représentante des avocats, selon des propos rapportés par le Travel Weekly.
Selon l’avocate qui travaille pour le cabinet londonien Irwin Mitchell, TUI a fait preuve de négligence et n’a pas assuré de façon optimale la sécurité de ses clients. Elle reproche au tour opérateur de ne pas avoir signalé à ses clients que la Tunisie était devenue une destination à risque en raison de la prolifération des groupuscules terroristes dans le pays. Elle dit également détenir des preuves « choquantes » du faible niveau de sécurité de l'Hôtel Imperial Marhaba au moment de l'attentat terroriste.
« Il est devenu crucial que toute l’industrie du tourisme soit informée sur ce qui s’est vraiment passé à Sousse pour réduire le risque d'incidents catastrophiques semblables à l'avenir », a affirmé l’avocate.
En outre, Me Hutchinson a révélé que l’un des survivants avait demandé à TUI si les lieux sont sécurisés étant donné que quelques mois plus tôt, il y eut une attaque importante au musée du Bardo. L’entreprise lui aurait répondu que « la plage de Sousse est une destination 100% sure ». Elle a ajouté que, dans le même temps, un autre voyagiste avait dit à ses clients qu’il ne pourrait pas donner une garantie de sécurité optimale, concernant la même destination.
Cette attaque est la plus meurtrière qu’a connue la Tunisie. Le secteur du tourisme qui représente 7% du PIB en a payé un lourd tribut. Les pertes en 2015, après l’attaque sont évaluées à plus de 450 millions d’euros.
Olivier de Souza