(Agence Ecofin) - Le gouvernement tanzanien a signé, samedi dernier, un contrat visant l’extension du port de Dar es Salam, avec la China Harbour Engineering Company (CHEC). L’accord, d’un montant de 154 millions $, verra CHEC, filiale de la compagnie chinoise China Communications Construction Co Ltd, construire un terminal de roulage (ro-ro), creuser et renforcer sept postes à quai au port.
Cette extension permettra de porter la capacité de traitement de l’infrastructure à 28 millions de tonnes par an, à l’horizon 2020, contre 20 millions de tonnes actuellement. «Cette opération permettra à de gros porte-containers de mouiller à Dar Es Salam et, ce faisant, d’améliorer la compétitivité du port.», a confié Makame Mbarawa ministre tanzanien du Travail, du Transport et des Communications à Reuters.
Il faut noter que l’extension, financée à partir d’un prêt obtenu auprès de la Banque mondiale, intervient à un moment particulièrement critique. En effet, la découverte de grandes réserves de gaz et de pétrole, ces dernières années, dans plusieurs pays de la région (Tanzanie, Kenya, Ouganda, notamment), rend désormais nécessaire la mise en place d’infrastructures de transports.
Pour la seconde économie d’Afrique de l’Est, cette situation constitue une opportunité de se positionner en hub vers les pays enclavés de la région. L’extension de son port mettra ce dernier en concurrence avec celui de Mombasa qui dessert déjà des pays comme la Zambie, le Rwanda, le Malawi, le Burundi et l’Ouganda ainsi que la République démocratique du Congo. Cependant, le niveau de congestion observé à Mombasa confirme la pertinence de l’option tanzanienne.
Pour rappel, un rapport de la Banque mondiale datant de 2014, soulignait que les difficultés d’efficience du port de Dar es Salam coûtaient à la Tanzanie et à ses voisins jusqu’à 2,6 milliards $, chaque année.
Aaron Akinocho
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