(Agence Ecofin) - Shelter Afrique, une institution panafricaine basée au Kenya et qui est spécialisée dans le financement des projets immobiliers, a annoncé qu'elle convoquait une assemblée générale extraordinaire fin janvier 2017. A cette occasion elle proposera sa résolution visant à augmenter son capital et à mobiliser 90 millions $ auprès de ses actionnaires.
« Des investissements que nous n'avions pas anticipées nous obligent aujourd'hui à effectuer un appel de fonds exceptionnel. Il ne s'agit donc pas d'un sauvetage. L'argent mobilisé auprès des actionnaires servira à soutenir les besoins financiers de notre plan stratégique 2016-2020 », a expliqué selon des médias kényan, Vipya Harawa, le directeur des affaires juridiques des risques et de la conformité au sein de l'établissement.
Pourtant, la réunion prévue le 31 janvier risque d'être assez houleuse entre les actionnaires (44 Etats africains, la Banque Africaine de Développement et Africa Reinsurance) et l'équipe dirigeante de l'institution. Des rapports rendus publics par des médias kényans au cours du quatrième trimestre 2016, ont fait part de défaillances dans les comptes de Shelter Afrique.
Il en ressort que des dettes dues chez certains de ses débiteurs ont été plusieurs fois restructurées, créant une bulle de créances douteuses (sub-primes) représentant 56% des 243,6 millions $ de son carnet de prêts. Shelter Afrique possédait aussi près de 4,1 millions $ dans les comptes de la Chase Bank qui a connu des difficultés en 2016.
Dans la foulée la BAD qui, le 2 février 2016, avait annoncé vouloir accroître sa position dans le capital de l'institution avec une injection de capital de 8,2 millions $, semble, selon des journaux d'Afrique de l'est, s'être ravisée, en attendant de voir plus clair dans la situation financière de Shelter Afrique.
Idriss Linge
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