(Agence Ecofin) - Helios Investment Partners, une firme focalisée sur des investissements privés en Afrique, a de nouveau cédé 90 millions des titres qu'elle possède dans le capital du groupe bancaire kényan Equity Bank, soit l'équivalent de 2,44% de participation.
Selon le communiqué de l'autorité kényane en charge de la régulation des marchés financiers, l'acquéreur qui est le fonds de pension ougandais, aurait accepté de verser une contrepartie de 4,5 milliards de shillings (45 millions $)
Cette opération constitue un deuxième désengagement de la part d'Helios, dont la participation au sein d'Equity Bank, a désormais franchit à la baisse, le seuil des 10% du capital. Un véhicule d'investissement contrôlé par le fonds souverain norvégien d'investissement (Norfund) et Norfinance avait, on se souvient, acquis au mois d'avril 2015, 12,22% d'Helios contre un montant non communiqué.
Helios n'a pas donné de raison particulière à cette cession massive de ses parts au sein d'une des banques à la croissance la plus intéressante d'Afrique de l'Est. Un ensemble de faits peuvent cependant permettre de mieux situer la perspective de ces récentes opérations. Dans sa stratégie initiale, Helios avait prévu de ne rester que 7 ans dans le capital d'Equity. Mais il n’est pas exclu que le projet de désengagement ait été repoussé du fait de la taxe sur les gains en capitaux qui était en préparation au Kenya en 2014.
Même si la valeur de la transaction avec Norfund n'a pas été rendue publique, certains experts introduits dans les milieux de la finance au Kenya l'estiment à près de 23 milliards de shillings (230 millions $), ce qui signifierait que la firme d'investissement s'est déjà offert, rien que sur ces deux cessions, une plus-value globale de près de 164 millions $, sur la valeur d'acquisition de ces parts en 2007 (110 millions $ au taux de conversion actuel).
Il est aussi à relever qu'Helios Investment Partners sort du capital d'Equity Bank, alors que ce dernier a annoncé un plan d'expansion qui devrait se traduire dans les cinq prochaines années, par l'entrée dans de nouveaux pays en Afrique, comme l'Ethiopie, le Burundi, la RD Congo, le Mozambique, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe. Pour financer cette ambition, le groupe compte solliciter ses actionnaires pour près de 1,6 milliard $. Ceux des actionnaires qui ne suivront pas verront leurs parts diluées et pour Helios cela signifierait une perte de plus-value à court et moyen terme.
Idriss Linge
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