(Agence Ecofin) - Africa Opportunity Fund, un fonds d'investissement basé aux Îles Caïmans et qui cible l'Afrique, a annoncé des performances financières mitigées pour le compte de l'exercice 2016. L'institutionnel dont la Sonatel, cotée sur la BRVM, est la première société de son portefeuille, a réalisé une perte avant impôts de 4,6 millions $.
Elle explique n'avoir généré aucun revenu de dividendes ou d'intérêts découlant des titres d'obligations, sur la période de référence, contre 2,9 millions $ de revenus en 2015. Cependant, la perte concédée en 2016 s'affiche en repli comparé aux 8,4 millions $ de résultat négatif avant impôts constatée en 2015.
Cette performance qui peut être perçue comme relativement positive, est due au fait de n'avoir pas été contrainte d'effectuer des provisions pour couvrir d'éventuelles pertes sur les actifs financiers, contre une provision de 8 millions $ en 2015. Par ailleurs, la valeur de l'ensemble de ses actifs, soustraite des charges, a reculé, passant de 61,3 millions $ à 57,6 millions $.
Malgré ces performances financières plutôt mitigées, l'action African Opportunity Fund qui est cotée sur le London Stock Exchange a grimpé de 7% vendredi 28 avril 2018. Un regain d'intérêt des investisseurs qui survient alors que le fonds a donné une liste de risques qui, de son avis, continueront à plomber les activités économiques en Afrique.
« L'Afrique de l'Est souffre de la sécheresse. Le PIB chinois continue de ralentir, les conditions financières au niveau mondial continuent de se resserrer. Le Nigeria continuera de connaître un régime de taux de change multiples alors que des pays comme le Kenya ont un défi avec la politique budgétaire », a déclaré le fonds.
Toutefois, il estime, que tous ces défis contiennent en même temps des opportunités car ils ouvrent la possibilité d'acquérir à bas coûts des actifs boursiers à fort potentiel de croissance. Dans le même temps AOF pense que le resserrement des conditions sur le marché international de la dette, devraient constituer une opportunité de placement sur des obligations souveraines locales.
Dans cette logique le fonds compte se renforcer au Ghana, où il est déjà présent à travers des participations dans le capital de sociétés comme le groupe d'assurance Enterprises Group, qui pèse 19,6% dans son portefeuille, juste après la Sonatel.
Le fonds vise aussi l'Egypte, où la dévaluation de la monnaie a rendu accessibles plusieurs actifs de l'Egyptian Stock Exchange.
Rappelons que, même si le fonds affiche une rentabilité faible pour les nouveaux investisseurs, il présente un solide profil, notamment de 2002 à 2014, avec un rendement qui a été au-dessus de plusieurs véhicules d’investissement, cotés ou non, focalisés sur le continent africain.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »