(Agence Ecofin) - La compagnie de transport aérien, Kenya Airways, s'est enfoncée davantage dans les problèmes financiers. Son directeur général a annoncé qu'il est contraint désormais d'emprunter de l'argent pour régler le salaire de ses employés, dans un contexte où sa dette a déjà franchi le seuil de 70 milliards de shillings (763 million $). « Comment je vais payer mes employés dans un contexte financier aussi difficile, c'est simple, je vais emprunter de l'argent pour le faire », a fait savoir Mbuvi Ngunze (photo), intervenant dans une chaine de télévision locale, dans laquelle il commentait ses résultats intermédiaires pour le premier semestre s'achevant au 30 septembre 2014.
Les défis financiers sont plus importants encore, pour le transporteur qui compte le groupe Air-France-KLM dans son tour de table avec près de 26% du capital.
40,7 milliards de shillings sur les 70 milliards de dettes déclarées, sont dus sur le court terme et 16 milliards de shillings sont dus à des fournisseurs. Pourtant il semble que l'entreprise n’aie pas d’autres voies de sortie possible.
«Kenya Airways n'a guère d'autre choix, parce que l'industrie du transport aérien dans son ensemble a connu plusieurs chocs externes et ne génère pas assez de recettes sur le strict plan opérationnel. (Emprunter) est une façon de résoudre les problèmes immédiats de trésorerie compte tenu de ce que les alternatives, comme aller au marché, pourraient relever de processus longs et difficiles», a fait savoir Erick Munywoki, analyste chez Old Mutual, selon des propos rapportés par des médias locaux.
M. Ngunze, qui dirige le troisième transporteur d'Afrique depuis novembre 2014, a expliqué que cette situation est liée à une baisse des revenus, elle-même liée à la situation difficile qui a caractérisé les marchés des pays frappés par l'Ebola. Mais cette seule explication ne semble pas convaincre un grand nombre d'observateurs. Certains parmi eux n'hésitent pas à critiquer le fait que le transporteur ne veut pas alléger ses effectifs et réduire les charges de personnel.
Pour le groupe, pas question d’aller sur le marché financier kényan (Nairobi Securities Exchange) où il est coté. L’action Kenya Airways a en effet reculé de près de 86% au cours de ces six dernières années. Rien que sur les dix derniers jours, elle n’a progressé que très faiblement, deux fois, contre des chutes de valeur allant jusqu’à -4,5%.
Idriss Linge
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