(Agence Ecofin) - Lors d’une conférence de presse qu’il animait jeudi à Abuja, le ministre nigérian du pétrole, Dr Ibe kachikwu (photo), a annoncé que le gouvernement fédéral prévoit un vaste programme d’investissements de 10 milliards $ dans la construction et la rénovation d’infrastructures dans le delta du Niger.
Il a précisé que ces fonds proviendront majoritairement des compagnies pétrolières, de structures d’investissements et de personnes physiques intéressées par le développement des infrastructures dans la région australe du pays. « Nous allons lancer un programme d’investissements de 10 milliards de dollars dans les infrastructures dans le delta du Niger. Cet argent ne viendra pas forcément des caisses de l’Etat, mais essentiellement des compagnies pétrolières et des investisseurs », a-t-il fait observer.
Même si le dirigeant n’a pas précisé les raisons qui ont motivé cet investissement, on devine aisément qu’il s’agit d’une stratégie pour contenter l’insurrection armée et donc acheter la paix. Le manque d’investissements dans les infrastructures est en effet l’une des principales raisons qui ont poussé les militants à prendre les armes et saboter les installations pétrolières de la région d’où sont extraites 70% des hydrocarbures commercialisés par le pays.
Cette annonce devrait aussi représenter une source d’apaisement pour les négociations qui se tiendront le 31 octobre prochain entre le gouvernement, les chefs communautaires de la région et les responsables des militants. Des négociations que la presse locale annonce comme tendues.
« Les gouverneurs devraient se réunir pour étudier et déterminer les besoins en investissements dans les infrastructures, que ce soient les routes, les chemins de fer, ou les hôpitaux », a préconisé Ibe kachikwu.
Il a également déclaré que les compagnies pétrolières travailleront dorénavant avec les résidents de la région pour assurer la sécurité de leurs installations de pipelines avant d’ajouter que «l'idée est d’offrir du travail aux diplômés parce que le plus grand problème du programme d'amnistie est que les gens finissent par ne compter que sur lui pour vivre ».
De nombreux jeunes qui ont pris les armes récemment au sein des vengeurs du delta du Niger et des autres groupuscules armés bénéficient en effet du dernier programme d’amnistie et n’ont pas de travail. Le gouvernement pense que leur offrir du travail devrait les éloigner du militantisme armé.
Olivier de Souza