(Agence Ecofin) - Le président fondateur de la firme de capital-investissement Truffle Capital, Jean-François Fourt, a annoncé la levée de 500 millions d'euros pour la création de Truffle Partners Commodities & Emerging Markets (TPCEM), un fonds dédié aux secteurs des mines, du pétrole et de l’agriculture en Afrique et en Amérique du Sud.
«Il s'agira d'un fonds à compartiments où chaque Limited Partner, chaque investisseur pourra choisir les projets, les deals, les zones géographiques où investir. Nous serons présents sur trois secteurs économiques, le pétrole, gaz et services associés, les mines (exploration et estimation des potentiels, production et traitement), les programmes agricoles, et sur deux zones géographiques, l'Afrique et l'Amérique latine», a expliqué Jean-François Fourt dans un entretien publié par le site d’informations français La Tribune.
Le fonds (TPCEM) qui sera géré depuis Londres, aura des bureaux à Paris, à Montréal pour le secteur minier et l'Amérique du Sud, et à Casablanca pour les opérations en Afrique.
Les 500 millions d'euros dont dispose TPCEM ont été levés auprès des investisseurs partenaires de Truffle Capital, family offices, institutions, grands groupes originaires d'Europe, de Suisse, des Etats-Unis, ainsi que des pays arabes. Le fonds a déjà investi dans six projets différents, deux dans les hydrocarbures, deux dans l'exploitation minière, un dans les services Oil&Gas, un dans les services agricoles. «En moyenne, nous envisageons des sorties tous les trois ans. Même si je suis un spécialiste des sorties partielles, c'est-à-dire le remplacement d'investisseurs présents par d'autres. Chaque sortie partielle engendrant un important taux de rentabilité interne», a indiqué M. Fourt.
Le financier français qui avait créé Truffle Capital en 2000 a, d’autre part, expliqué son intérêt pour l’Afrique par le fait que ce continent offre les retours sur investissements les plus élevés au monde. «Je suis allé pour la première fois en Afrique il y a une dizaine d'années, ça a été une révélation. C'est là que j'ai fait mes plus beaux investissements et généré le plus d'argent. Pour moi, l'Afrique est un continent qui ne ment pas. Les Chinois mentent sur leurs chiffres, les Américains sur leur PIB… Les Africains ne produisent pas de chiffres irréels. Le potentiel y est vrai, non caché. Il y a une démographie dynamique, une croissance très forte depuis plusieurs années, notamment en Afrique de l'Ouest », a-t-il souligné.
A la différence de plusieurs gérants de firme de capital-investissement M. Fourt ne considère pas les pays anglophones où «tout le monde va» comme étant prioritaires et estime qu’ «il y a de belles affaires à réaliser dans la zone francophone, le Cameroun, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Niger».
M. Fourt a, par ailleurs, révélé qu’il prendra en considération le volet responsabilité sociétale des entreprises (RSE) dans ses investissements dans le secteur minier, notamment en Afrique. «Cela sera d'une extrême profitabilité. J'ai visité une mine dans laquelle j'avais investi au Maroc, où j'avais vu, à 1800 mètres sous terre, des matelas où les mineurs restaient pour dormir. J'ai tout fait brûler, puis construire des maisons. La productivité a explosé. Si les ouvriers ne vont pas bien, vivent sous terre, rencontre des problèmes de sécurité, ils ne travailleront pas bien. Les critères sociaux, environnementaux, déontologiques, sont essentiels à mes yeux», a-t-il affirmé.
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