(Agence Ecofin) - Les investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 57 milliards de dollars en 2013, soit une augmentation de 4% par rapport à 2012, selon l'édition 2014 du rapport annuel sur l'investissement dans le monde de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), rendue publique mardi 24 juin.
Selon ce même rapport, les industries extractives intéressent désormais moins les investisseurs : elles ne représentaient plus que 11 % des annonces d'investissements en 2013 contre 53 % en 2004. Une part croissante des IDE en Afrique porte désormais sur le secteur manufacturier, en particulier les biens de consommation.
Par ailleurs, la CNUCED note que l'investissement intra-régional commence à se développer sur le continent, l'Afrique du Sud, le Kenya et le Nigéria jouant un rôle majeur dans cet essor.
A l’échelle mondiale, les IDE ont augmenté de 9% en 2013, pour s'élever à 1450 milliards de dollars. La CNUCED prévoit que les flux mondiaux s'élèveront à 1600 milliards en 2014 (+12%), pour atteindre 1750 milliards en 2015 (+8%) et 1850 milliards (+6%) en 2016.
Cette croissance est stimulée par la reprise des investissements dans les pays développés, a expliqué le directeur de la division de l'investissement et des entreprises à la CNUCED James Zhan. Après avoir enregistré une forte baisse en 2012 (-41%), les IDE dans les 39 pays développés ont commencé à se redresser en 2013, avec des entrées de 566 milliards, en hausse de 9,5%.
En raison de la fragilité de certains marchés émergents et les risques liés à des conflits, la répartition régionale des entrées des IDE reviendra à sa structure d'avant la crise financière de 2008: les pays développés capteront à nouveau la plus grande partie des IDE. La CNUCED table, en effet, sur la poursuite du redressement des investissements transfrontaliers en Europe et en Amérique du Nord. Selon les prévisions de l'agence de l'ONU, la part des flux mondiaux des IDE reçue par les pays développés pourrait atteindre 763 milliards en 2014 (+35%), 887 milliards en 2015 (+16%) et 970 milliards en 2016 (+9,5%), soit 52% du total de l'IDE, après avoir chuté à moins de 40% du total en 2012 (517 milliards).
En 2013, les entrées des IDE dans les pays en développement ont atteint un pic, à 778 milliards, soit 54% du total mondial. Mais leur croissance s'est ralentie à 7%, contre 17% en moyenne ces dix dernières années. La CNUCED prévoit des flux en légère baisse de 764 milliards en 2014 et de 776 milliards en 2015 pour ces pays.
L'Asie reste la première région d'accueil des IDE, avec 30% des flux mondiaux, en hausse de 4% à 382 milliards. Avec 124 milliards d'entrées, la Chine s'est à nouveau classée au 2e rang mondial, après les Etats-Unis (188 milliards). En Asie, Hong Kong suit avec près de 78 milliards, devant Singapour (64 milliards) et l'Inde (25 milliards).
La croissance des flux pour les économies en transition va, quant à elle, ralentir, après le record atteint l'an dernier de 108 milliards (+28%). En Russie, les entrées des IDE ont augmenté de 57% à 79 milliards, ce qui en a fait, en 2013, le 3e pays d'accueil sur le plan mondial. Partiellement en raison de la crise en Ukraine, ces flux vers les pays en transition devraient baisser à 92 milliards en 2014 et 85 milliards en 2015, selon la CNUCED.
Les apports en Amérique latine et dans les Caraïbes ont augmenté de 6% l'an dernier à 182 milliards.
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