(Agence Ecofin) - Le récent emprunt obligataire en devise locale émise par le Kenya pour le financement de ses projets d'infrastructures, a été souscrit à hauteur de 158,5%, a fait savoir la banque centrale de ce pays dans un communiqué du jeudi 23 octobre 2014, annonçant les résultats de l'opération.
Les investisseurs ont offert jusqu'à 38,77 milliards de shillings, contre une demande initiale de 15 milliards de shillings. Le gouvernement devrait en accepter 15,8 milliards seulement. C'est le deuxième emprunt effectué par le gouvernement kényan pour financer ses projets d'infrastructure après l'eurobond record de milieu d'année de près de 2 milliards $.
Les obligations en monnaie locale émises pour financer des infrastructures se développent rapidement dans plusieurs pays africains et se présente sous la forme d'instruments conçus pour lever des capitaux en vue de projets précis et dont le remboursement est assuré par les recettes que génèrent les projets. Depuis février 2009, le Kenya avait déjà émis trois emprunts obligataires de ce type pour financer des projets liés au transport routier, à l’eau et l'énergie.
Aussi, le gouvernement de ce pays a pris un certain nombre de mesures pour inciter les investisseurs à souscrire ces obligations, notamment en autorisant leurs utilisations comme instruments de garantie et accordé des exonérations fiscales pour les intérêts qu'ils produisent. Ces spécificités font qu'elles comptent aujourd'hui pour près de 20% de titres négociés sur le marché secondaire sur le Nairobi Securities Exchange.
D'un autre côté, il a réduit l'intérêt des investisseurs pour les bons du trésors du gouvernement au Kenya, ce qui paradoxalement a contribué à renforcer la valeur du shilling kényan face aux autres devises, le dollar américain notamment. Le Fonds Monétaire International dans ces récentes perspectives pour l'Afrique a mis en garde les pays de la région contre un endettement massif. L'institution de Bretton Woods les invite à explorer de nouveau mode de financement comme par exemple des partenariats public-privé.
Idriss Linge
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