(Agence Ecofin) - Africa Oil une compagnie canadienne spécialisée dans l'exploration pétrolière, en Afrique de l'est (Kenya et Ethiopie) principalement, a indiqué avoir trouvé un accord avec la Société Financière Internationale (IFC) pour le placement privé de 31,16 millions d'actions, pour un montant global de 50 millions $. Cette initiative devrait permettre à l'institution membre de la Banque mondiale en charge du secteur privé, de contrôler directement 6,83% du capital de l'opérateur pétrolier.
Il est rapporté que le produit de ce placement permettra à Africa Oil de finaliser des opérations de recherche et de production dans ses blocs pétroliers kényans situés dans le bassin du sud de Lokichar. Cet « investissement nous permet de continuer d'aller de l'avant avec le projet de Lokichar, dans ce contexte marqué par un faible prix du pétrole... Nous espérons que la SFI va devenir un partenaire de long terme, maintenant que nous nous dirigeons vers la phase de développement du projet », a expliqué Keith Hill, le président et directeur général d'Africa Oil.
« Le développement durable du projet South Lokichar constitue un potentiel important pour la croissance économique du Kenya... Grâce à cet investissement, la SFI veut, aux côté d'Africa Oil, contribuer activement à une première entrée du Kenya dans le groupe des pays producteurs de pétrole en Afrique subsaharienne », a fait savoir pour sa part Lance Crist, le responsable des questions de ressources naturelles au sein de la SFI.
L'accord a été soumis au marché financier de Toronto (Toronto Stock Exchange), et devrait devenir définitif d'ici le 31 août 2015, s'il obtient toutes les approbations nécessaires. Les actions offertes à la SFI ne devraient cependant pas faire l'objet de transactions sur les places financières des USA.
Dans une note rendue publique le 9 juillet dernier, le département du trésor de ce pays reconnaissait l'importance du projet, dont les revenus estimés dans sa phase haute à 1,3 milliard $, devraient ajouter de deux points de pourcentage à la croissance économique du Kenya (sur le PIB de base de 2013). Il a cependant émis certaines réserves quant à la pertinence de cet engagement de la Société financière Internationale.
L'administration américaine s'inquiète de ce que les revenus pétroliers, comme c'est le cas souvent en Afrique, ne présentent davantage de problèmes que de solutions. Elle s'est dite encouragée par les initiatives menées par le groupe de la Banque mondiale, afin d’améliorer la gouvernance et la transparence budgétaire au Kenya. Cependant, le rapport du trésor public américain soulève un certain nombre d'éléments qui, de son point de vue, n'étaient pas suffisamment éclaircis.
Un de ses aspects concerne la gestion des impacts environnementaux et sociaux, qui n'ont pas fait l'objet de communication transparente sur les issues possibles et les moyens pour y remédier. L'administration américaine pense aussi, qu'à ce stade de développement du projet, Africa Oil n’avait pas besoin d’un investissement de la SFI, surtout qu’elle est cotée sur deux marchés financiers avec une capitalisation globale de 800 millions $, preuve qu’elle suscite un intérêt majeur auprès des investisseurs.
Aussi, il est dit que la Société financière internationale qui compte dans son portefeuille Helios Investment doit exiger de ce dernier, un respect de ses politiques dans les domaines de l’environnemental et du social, ce qui ne semble pas transparaître clairement. Rappelons qu’Helios est un gros investisseurs d’Africa Oil, ayant acquis près de 12,8% du capital de la compagnie en mai 2015, contre un investissement de 100 millions $.
Idriss Linge