(Agence Ecofin) - L’intérêt des investisseurs pour les emprunts émis par les Etats d’Afrique subsaharienne s’émousse. Alors que ces Etats ont emprunté 9 milliards de dollars en 2014, seules deux émissions ont eu lieu depuis le début de l’année (Côte d’Ivoire et Gabon), pour un total de 1,5 milliard de dollars.
Ce fléchissement s’explique essentiellement par l’hypothèse d’une future hausse des taux de la Reserve fédérale américaine qui réduit l’appétit des investisseurs pour le risque. D’autre part, la baisse des perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne rend les investisseurs moins friands des titres de dette souveraine de la région.
Lors de sa dernière émission, en début d’année (1 milliard de dollars à 10 ans), la Côte d’Ivoire avait dû concéder un coupon de 6,27% contre 5,63% l’année précédente, rappelle Les Echos. Et pour cause : la locomotive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine ne devrait enregistrer qu’une croissance de 7,9% pour le FMI contre 9,4%, contre une moyenne annuelle de près de 9% sur les trois dernières années.
Plus largement, la Banque mondiale estime que l’économie des pays d’Afrique subsaharienne ne devrait croître que de 4,2% cette année, contre une moyenne de 4,4% pour les 20 dernières années.
La baisse de l’appétit des investisseurs pour les obligations souveraines africaines concerne aussi les émissions en devises locales. Ainsi, le marché en franc CFA, plus tourné vers des investisseurs régionaux a été lui aussi moins performant qu’en 2014.
Depuis début janvier, sept pays ont procédé à quatorze émissions d’obligations du trésor pour un montant total de 415,2 milliards de francs CFA, soit 630 millions d’euros. L’année dernière à la même époque, le montant total levé par les Etats de la zone était une fois et demie supérieur, à 623 milliards de francs CFA (950 millions d’euros).
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