Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Ecofin Finance
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

Standard Bank : «Nos clients se ruent sur les zones francophones de l’Ouest et nous allons les suivre»

  • Date de création: 23 juin 2014 18:54

(Agence Ecofin) - Directeur au sein du groupe bancaire sud-africain, en charge de la banque d’affaire pour la zone Afrique de l’Ouest, Greg Goeller commente le projet récemment annoncé, d’expansion de Standard Bank Group sur Afrique francophone, une zone qui selon  la banque, bénéficie de fondamentaux solides et de perspectives importantes de croissance.

Agence Ecofin : Le groupe Standard Bank a récemment annoncé son projet d’expansion sur l’Afrique francophone, quelle est pour vous la valeur de ce marché, pourquoi seulement maintenant ?

Greg Goeller : L’ambitieux Plan national de développement (PND) de la Côte d'Ivoire a pour objectif de la transformer en un marché global et émergent en 2020. Le gouvernement prévoit d'investir jusqu'à 20 milliards $ dans des projets d'infrastructure et de développement à court et à moyen terme. Les autorités ont récemment obtenu un engagement de 8,6 milliards de dollars dans des engagements multi et bilatéraux pour financer ce niveau d’investissement

Les données collectées par Standard Bank indiquent que cette intensification des investissements publics et les premières étapes vers une plus grande diversification de la production avec une attention accrue sur l'exploitation minière, pétrolière et gazière et de l'agroindustrie,  ainsi qu’un regain d’activités dans le secteur privé, devraient assurer un taux de croissance robuste de 7,6% en 2014. La dynamique et  l'engagement du secteur privé dans le processus de développement et la capacité du gouvernement à exécuter ses programmes de transformation prioritaires, sont des facteurs limitant de risque. La croissance devrait rester vigoureuse entre 2014 et 2016, et les investisseurs répondent positivement à des perspectives de stabilité politique plus longue.

A.E : Vous envisagez de débuter votre expansion en Afrique francophone par la Côte d’Ivoire, pourquoi ce pays, quelles sont les opportunités qui en font votre cible initiale, pour en faire le hub de vos activités dans cette partie du continent ?

G.G : Nous avons près de 145 clients ayant des activités en Afrique francophone dans des secteurs aussi variés que les mines, l’agriculture, le pétrole et le gaz, l’énergie et la grande distribution. Sur cette base, notre directeur général, Sim Tshambalala estime que l’investissement conséquent explique l’intérêt pour l’Afrique de l’Ouest et pour la Côte d’Ivoire, elle est membre de l’UEMOA, qui comprend aussi le Togo, le Sénégal, le Benin, le Burkina-Faso, le Niger, le Mali, et la Guinée Conakry.

Pour ma part, la région possède tous les ingrédients pour tirer profit du prochain boom minier et infrastructurel, ce qui, à son tour, devrait  conduire à la croissance économique dans d'autres secteurs. Nos clients se ruent sur les zones francophones d’Afrique de  l'Ouest et nous avons l'intention de les y accompagner. D’un autre côté, l’économie ivoirienne contribue à 40 % du produit intérieure brut de l’UEMOA. Elle est la  9ème économie d’Afrique subsaharienne et la plus diversifiée de la sous-région.

A.E : Quel est l’agenda de votre expansion, combien de pays comptez-vous pénétrer, à quelle échéance?

G.G : En plus des pays qui sont membres de l’UEMOA, Standard Bank envisage aussi de pouvoir s’implanter en Afrique centrale, où on  retrouve  le Cameroun, le Tchad, la République du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. Il faut noter que ces deux sous-régions représentent un marché cumulé de 148 millions d’habitants, et un Produit Intérieur Brut global de 168 milliards $. Ces pays pris individuellement, présentent un avantage lié au fait que leurs réserves de change communes, près de 50 milliards $ sont gérées par le trésor public de France et que la monnaie commune (FCFA Ndlr), utilisée dans les deux sous-régions, est  rattachée à l’euro. Standard Bank estime aussi que la Sierra Leone  et la Guinée Conakry sont des marchés essentiels, même s’ils n’appartiennent pas aux deux communautés monétaires, et nous y avons des intérêts et des investissements.

A.E : Un défi sera de faire face à la concurrence des banques françaises bien implantées dans les pays de ces sous-régions, est-ce que cela fait l’objet d’une quelconque préoccupation ?

G.G : Nous entretenons déjà des relations avec des banques françaises en Afrique francophone, comme dans d’autres pays et zones du continent. Notre intention est de poursuivre avec ces relations, et même dans certains cas, nouer des partenariats.

A.E : Un autre défi sera de faire face à un environnement réglementaire des banques dans les pays francophones, qui sur certains points, présente des différences avec les règles en vigueur dans les pays africains de tradition anglo-saxonne. Est-ce que cela fait l’objet de réflexion de votre part ?

G.G : Oui c’est le cas ! Cela fait partie des considérations importantes prises en compte dans chaque pays ou région, où Standard Bank veut s’implanter. Nous avons une  expérience historique des services bancaires dans certains des pays de l’UEMOA et de la CEMAC et par conséquent, nous ne sommes pas complètement ignorants des cadres  règlementaires qui y sont en vigueur et aussi des dispositions relatives aux contrôles de change. Toutefois, la question de la règlementation sera au centre des préoccupations de nos prochaines représentations dans ces pays-là.

A.E : Dans le communiqué qui annonce votre projet d’expansion, il est dit, que Standard Bank vise un rôle majeur, jamais joué en Afrique francophone. A quoi faites-vous référence? Au renforcement des marchés financiers ou à une plus grande implication dans le financement des infrastructures via des partenariats public-privés par exemple?

G.G : Il faut dire que  les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique francophone ont  jusqu'ici, été largement liés à l'exploitation minière et des ressources naturelles, le secteur représentant 83,9% de la valeur totale des transactions réalisées au Gabon, en Côte-d'Ivoire, au Cameroun, en  Guinée, au Sénégal, en Sierra Leone et en  République du Congo entre 2008 et 2012. Cependant, on note que cela est en train de changer au fil du temps. Standard Bank estime aujourd’hui que d'autres secteurs, tels que ceux du pétrole, du gaz, des infrastructures, des télécommunications, de la grande consommation en pleine évolution, ainsi que l'agriculture, attireront de plus en plus les investisseurs étrangers, à mesure que les pays de l’UEMOA continueront de se développer.

A.E : Dans quel état d’esprit abordez-vous cette nouvelle aventure en Afrique francophone ?

G.G : Les entreprises sud-africaines et d’autres pays européens, mis à part la France, ont rarement joué un rôle déterminant en Afrique francophone. Nous pensons qu’on ne peut pas continuer d’ignorer le potentiel de croissance que présentent ces pays. L’histoire de l’Afrique francophone est celle de la redécouverte des richesses minières, après des années d’instabilités politiques et de conflits. La Côte d’Ivoire est l’exemple parfait de la manière dont le potentiel de croissance économique peut positivement impacter la dynamique de changement.

Propos recueillis par Idriss Linge

int

Greg Goeller (à gauche), de Standard Bank, en discussion avec MM. Magassa Ibrahim et Souaga Hyacinthe de SICOGI

Bio express                                                                                                                                        
Greg Goeller est actuellement Directeur au sein de Standard Bank, en charge de la banque d’affaire pour l’Afrique de l’ouest. A ce titre, il est responsable de la mise en œuvre de la stratégie et de la relation clients, tant avec le secteur privé que le secteur public. Avant cela, il est le chef service des risques pour la Standard Bank Corporate & Investment Bank Africa. Entre 2008 et 2010, il a occupé les fonctions de conseiller économique du vice-président d’Afrique du Sud. Il a une bonne expertise dans la gestion des risques bancaires, la modélisation quantitative acquise comme CEO de Regiments Capital, Securities and Risk. Chez KPMG, où il a créé et dirigé la direction modélisation économique, il a été au contact de dossiers en rapport avec les gouvernements et les projets d’investissement minier. Cet ancien de Cavezone et de Société Générale est détenteur du titre d’expert-comptable et comptable financier agréé.


 
GESTION PUBLIQUE

Choléra, grippe aviaire, polio, les nouvelles menaces : le point santé hebdomadaire en Afrique

Côte d’Ivoire : le gouvernement approuve l’adhésion à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement

Sénégal : Bassirou Diomaye Faye prend ses marques avec de premières visites en Mauritanie et en Gambie

Choléra : l’OMS préqualifie un nouveau vaccin oral plus facile à fabriquer dans un contexte de pénurie

 
AGRO

Ghana : l’industrie avicole recherche un financement de 100 millions $ pour renforcer sa compétitivité

L’UE pourrait rendre obligatoire sa nouvelle mesure de traitement par le froid pour tous ses fournisseurs d’agrumes

L’OMS tire la sonnette d’alarme sur une possible mutation du virus de la grippe aviaire

Le Mécanisme africain de financement des engrais reçoit 7,3 millions $ pour améliorer la productivité agricole

 
MINES

La Côte d’Ivoire réforme le Conseil national de l’ITIE pour renforcer la transparence dans ses industries extractives

Une société des Émirats arabes unis s’intéresse au portefeuille de cuivre de Vedanta en Zambie

La tendance haussière actuelle devrait continuer jusqu’à la fin de l’année pour l’or qui vient de dépasser 2 400 $

Nigeria : la seule mine industrielle d’or a livré plus de 500 kg d’or au premier trimestre 2024

 
TELECOM

Nigeria : AMN renforce son offre Internet en zone rurale avec Starlink

Malgré une couverture géographique de 38 %, le Niger revendique une couverture mobile de 78 % de sa population (rapport)

La Guinée succède au Gabon à la tête du Conseil africain des régulateurs de télécommunications

Maroc : le régulateur télécoms réduit à un jour le délai de portabilité des numéros de téléphone

 
TRANSPORT

L’Ouganda négocie chez Standard Chartered Bank un prêt de 117,26 millions $ pour construire la route Kitgum-Kidepo

L'aéroport Blaise Diagne de Dakar a enregistré 741 160 passagers au premier trimestre 2024

Nigeria : l’autorité portuaire obtient un prêt de 700 millions $ de UKEF pour moderniser Apapa et Tin-Can

Le Sénégal va réceptionner pour sa marine un nouveau patrouilleur fabriqué en France

 
ENTREPRENDRE

Avec Caytu Robotics, le Sénégalais Sidy Ndao permet de contrôler des robots multi-tâches à distance

La start-up malienne Kénèya Koura digitalise des processus de prise en charge sanitaire

Ouverture des candidatures pour le 14e Prix Orange de l’Entreprenariat Social en Côte d’Ivoire (POESCI)

AFAWA Finance Togo: BAD et AGF dynamisent l'accès au financement pour femmes entrepreneures

 
ECHO

CEMAC : les pays acceptant le plus de passeports africains sans visa

Cameroun : importations de véhicules en 2022

Le caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire

Sénégal : chiffres de la fonction publique en 2023

 
FORMATION

Burkina Faso : le projet de formation professionnelle dès le cycle primaire se précise

Projet Better Education for Africa's Rise : la troisième phase cible l’Afrique de l’Ouest

Le Japon ouvre les candidatures 2025 de son programme de bourses aux étudiants étrangers

Au Bénin, un programme pour former les jeunes filles à la cybersécurité

 
COMM

Bientôt, WhatsApp affichera les contacts qui ont été en ligne récemment

Kenya : le ministre de la communication opposé à l’interdiction de TikTok

Togo : le régulateur relève des « manquements graves » de RFI et France 24 dans la couverture de l’actualité locale

Elections : le régulateur togolais des médias suspend la délivrance des accréditations à la presse étrangère