(Agence Ecofin) - Selon le rapport South Africa Mine 2014 publié par la filiale sud-africaine du cabinet international d'audit PricewaterhouseCoopers, le bénéfice net cumulé des 37 plus grosses entreprises minières de ce pays, dont la plupart des leaders,sont présents sur le Johannesburg Stock Exchange, a reculé de 80%, partant de 27 milliards de rands à fin septembre 2013, à seulement 6 milliards de rands à la même période en 2014.
La réaction des investisseurs sur ce marché financier atteste de l'inquiétude qui est la leur, face à ce rendement historiquement bas du secteur minier sud-africain. La capitalisation boursière du secteur des mines, qui était parvenue à progresser jusqu'au niveau des 675 milliards de rands, a lourdement chuté en trois mois, achevant le 30 septembre sur une valeur de 545 milliards de rands, soit une contreperformance de 19% au cours du troisième trimestre.
En clair, le secteur de la mine en Afrique du Sud reste rentable, mais il va falloir creuser davantage pour renouer avec des rendements élevés. Il ressort du rapport, qu'il ne faudra pas seulement accroitre la production, mais aussi réduire les charges d'exploitation. Certes, les grèves qui ont émaillé les sites miniers (notamment de production de platine), durant cinq mois cette année, ont lourdement pesé sur la rentabilité de ces entreprises. Mais le rapport indique que, même sans l'effet de la grève, les coûts d'exploitation des projets miniers se sont envolés avec, aux premiers rangs, les charges salariales et celles liées aux autres formes de rémunérations contractuelles. Elles ont occupé 40% des charges en 2014. La firme d'audit met aussi en avant une progression dans la facture d'eau et de l'énergie.
Pourtant, lorsqu'on lit bien la synthèse du rapport, il apparait qu'entre 2013 et 2014, les opérateurs miniers ont réduit une grande partie de leurs charges visibles comme, justement, les salaires, l'approvisionnement en matières premières, l'eau et l'énergie. Seulement des augmentations de dépenses sont survenues dans des segments non forcements spécifiés, comme les charges de dépréciation, les coûts financiers et autres.
Dans le même temps, il faut aussi compter avec la chute des prix sur le marché mondial, qui est la première cause de pression exercée sur les marges. Du coup, plusieurs opérateurs miniers d'Afrique du Sud envisagent des plan de restructuration, avec à la clé des suppressions de postes de travail. Malgré ce bilan plutôt sombre, PWC relève le fait que ces entreprises ont bien bagarré pour garder une trésorerie confortable durant l'exercice sous référence.
Le marché semble avoir été séduit par les indications positives des prix relevés sur le marché mondial le 13 novembre 2014. Toutefois l'indice du secteur des mines sur le Johannesburg Stock Exchange, a terminé sur un léger repli de 0,4%, avec un recul plus modéré de la valeur des actions des leaders du secteur.
Idriss Linge
Sofitel Manhattan, NY, USA