Côte d'Ivoire: le coût du train urbain d’Abidjan évalué à 500 millions d’euros

(Agence Ecofin) - Le gouvernement ivoirien a conclu, le 11 avril, un accord-cadre avec le consortium franco-coréen composé du groupe Bouygues, de Dongsan Engineering et Huyndai Rotem Company pour la construction du train urbain d'Abidjan pour un investissement évalué à 500 millions d'euros, sans aucun financement public.

Selon le ministère ivoirien des Transports de Côte d’Ivoire, le projet porte sur la conception, la construction et l’exploitation d’un réseau ferroviaire de transport urbain capable transporter quotidiennement 300 000 passagers. Le projet qui utilisera des infrastructures ferroviaires de Sitarail, filiale de Bolloré Africa Logistics, devrait permettre de «fluidifier la circulation urbaine» dans la capitale économique, peuplée de près de six millions d’habitants.

Le train, qui ira de l'aéroport d’Abidjan à Anyama, 37,5 km au nord, traversera les quartiers peuplés d'Abobo, Adjamé, Treichville et Port-Bouët, ainsi que le centre administratif et économique du Plateau. Une première partie de la ligne ferroviaire entrera en service en 2017.

«L'infrastructure  vise à résoudre le problème des embouteillages à Abidjan, qui engendrent des pertes importantes pour l'économie ivoirienne», a déclaré le ministre ivoirien des Transports Gaoussou Touré.

L'attribution de ce marché s'est faite hors de tout appel d'offre mais en «négociation directe», en raison de «l'infructuosité» d'une «procédure de consultation lancée en 2013»,  des «délais requis» pour en mener une nouvelle, ainsi que de «l'urgence de cette réalisation», d'après le communiqué du communiqué du ministère des Transports.

En Côte d’Ivoire, l’octroi de marchés publics de gré à gré est souvent décrié par la société civile ivoirienne ainsi que par la Banque mondiale en raison de son manque de transparence et des risques de corruption qui lui sont associés.

Trois ans après la fin de la crise postélectorale de 2010-2011, qui fit plus de 3000 morts, la Côte d'Ivoire est en plein redécollage économique. Ce pays d’Afrique de l’Ouest devrait enregistrer un taux de croissance économique situé entre  8 et 10% en 2014, contre 8,7% en 2013 et 9,8% en 2012.