(Agence Ecofin) - Africa Finance Corporation, une institution multilatérale africaine de financement basée à Abuja au Nigéria, a mobilisé 500 millions $ sur le marché international de capitaux, dans le cadre d'un emprunt qui a une maturité de 7 ans. Près de 231 investisseurs participant à l'opération se sont montrés demandeurs des titres offerts, ce qui se traduit par un rendement à l'obligation de 4%, contre un taux de 4,9% pour le précédent eurobond de l'AFC, émis en avril 2015.
L'adhésion des investisseurs est aussi palpable au regard du niveau de souscription, qui a atteint près de 5 fois le montant initial solicité et finalement retenu. Européens, Britanniques et Américains se sont taillé la part du lion de cette opération, en récupérant 78% des montants servis (390 millions $). Le reste s'est partagé entre l'Asie (18%) et le Moyen-Orient (4%).
« Après une l'émission réussie de son eurobond en 2015, AFC a constamment engagé les investisseurs à travers une série de roadshows et d'autres émissions sur le marché de la dette. L'énorme succès de cette deuxième émission, témoigne du fait que les investisseurs continuent de rechercher une exposition à des titres de qualité supérieure, tels que ceux de l'AFC », a commenté Banji Fehintola, directeur de la trésorerie.
Rappelons que ces différents emprunts sur le marché international de la dette font partie d'un programme à moyen terme, visant à mobiliser jusqu'à 3 milliards $. L'institution, dans ce contexte, a déjà mobilisé jusqu'à 1,06 milliard $. Parmi les plus récents, on retrouve les 100 millions de francs suisse levés en 2016 pour une maturité de trois ans. Plus récemment en début 2017, elle a mobilisé 150 millions $ via l'émission de titres compatibles à la loi islamique (sukuks).
L'AFC devra pourtant surveiller l'évolution de ses performances, dans le contexte des économies africaines d'aujourd'hui. En 2016, son cœur de métier qu'est l'investissement a généré des revenus d’intérêts (40 millions $) en baisse comparés à ceux de 2015 (45,28 millions $). Son bénéfice d'exploitation s'est renforcé grâce à un boom des revenus de services financiers (70 millions $ contre 27,3 millions $ en 2015). Par ailleurs, AFC remboursera jusqu'à 291,7 millions $ avant la fin 2017.
Mais cette somme est moins importante que les 341,58 millions $ qu'il y avait à refinancer en 2016. Aussi, AFC peut compter sur une trésorerie de près de 1,12 milliard $ au 31 décembre 2016, à laquelle on peut déjà rajouter les 500 millions $ reçus de ce dernier emprunt.
Idriss Linge
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