(Agence Ecofin) - Le Premier ministre japonais Shinzo Abe (photo) va entamer le jeudi 9 janvier une tournée en Afrique au cours de laquelle il devrait annoncer des engagements de plus de 70 milliards de yen (673 millions de dollars), rapporte l’AFP le 6 janvier. La tournée africaine de M. Abe intervient en concrétisation d’une promesse faite en juin 2012 lors d'un sommet Afrique-Japon et dans un contexte de compétition accrue avec la Chine sur le continent.
Shinzo Abe, qui sera le premier chef de gouvernement japonais à se déplacer en Afrique depuis huit ans, se rendra au Mozambique, en Côte d'Ivoire et en Ethiopie, ainsi qu'à Oman. Il sera accompagné d’une cinquantaine de grands patrons japonais, selon l'agence de presse japonaise Jiji.
Au Mozambique, M. Abe devrait annoncer un engagement de plus de 60 milliards de yen (577 millions de dollars) en prêts pour la construction d'autoroutes, puis 10 milliards de yen en Ethiopie pour la réalisation d'une centrale géothermique.
Le Japon tente depuis quelques années de rattraper son retard en Afrique par rapport à son rival chinois. Le 1er juin 2012, lors de la cinquième conférence internationale de Tokyo pour le développement de l'Afrique (Ticad), le Japon avait annoncé une aide publique de 10,6 milliards d'euros sur cinq ans pour l'Afrique. Devant une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains réunis à Yokohama (région de Tokyo), M. Abe avait promis ces fonds dans le cadre d'une enveloppe plus globale d'«aides publiques et privées» équivalente à 24,2 milliards d'euros pour «soutenir la croissance africaine».
«Le Japon doit renforcer ses liens avec l'Afrique. Vers le milieu du 21e siècle, sans aucun doute l'Afrique sera au cœur du développement, alors si nous n'y investissons pas maintenant, quand le ferons-nous? Quel serait le moment propice? Je le répète: la croissance se trouve aujourd'hui en Afrique, c'est maintenant qu'il faut y investir!», avait plaidé énergiquement M. Abe en promettant de se rendre sur le continent «dès que possible».
La tournée africaine du Chef du gouvernement japonais intervient au même moment que celle du chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, qui est parti le 6 janvier pour l'Ethiopie, puis Djibouti, le Ghana et le Sénégal.
Les Chinois sont devenus en 2009 les premiers partenaires de l'Afrique, dont 13,5% du commerce extérieur se faisait alors avec la Chine, contre seulement 2,7% avec le Japon, selon les chiffres de l'OCDE. Les échanges sino-africains ont plus que doublé depuis et la Chine, qui lorgne les ressources naturelles africaines, a pris la deuxième place économique mondiale au Japon. Contrairement à la Chine qui est souvent accusée d’avoir un comportement «prédateur» en Afrique, le Japon semble vouloir tabler sur un partenariat plus équilibré avec le continent. «Le Japon ne fera pas simplement qu'importer des ressources naturelles venues d'Afrique. Nous ne faisons pas ça», avait malicieusement lancé M. Abe lors de la cinquième Ticad.
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