(Agence Ecofin) - Tout en reconnaissant que les banques opérant en Afrique se sont considérablement améliorées pour ce qui du soutien du secteur privé et du développement, Zied Oueslati, le directeur général de TunisInvest a fait savoir dans le cadre d’un entretien en marge de la récente retraite organisée par la Banque africaine de développement en Tunisie, qu’il y avait encore beaucoup à faire pour le secteur.
Pour M. Oueslati, les banques étrangères (européennes notamment) qui interviennent en Afrique n’ont pas compris les besoins du secteur privé sur le continent. « Pour la plus part, elles se contentent de collecter les dépôts, qu’elle replace ensuite dans les marchés des obligations », fait-il observer. Selon cet expert de la finance africaine, les opportunités les plus solides du secteur bancaire en Afrique résident dans le financement des PME, qui constituent la vaste « classe moyenne » des besoins de financement en comparaison aux grandes entreprises, qui peuvent avoir recours aux banques, et aux très petites entreprises qui peuvent avoir recours aux micro-finances, ou tout autre mode de financement.
Zied Oueslati estime que ces PME doivent être perçues comme des opportunités pour les banques locales, dans un segment hors d’atteinte pour les filiales de grands groupes financiers internationaux astreintesà des considérations globales de gestion. Il reconnait aussi que l’un des défis pour le continent est celui de la mobilisation d’une épargne locale solide et permanente. Si l’Afrique connait effectivement une croissance fulgurante au regard de plusieurs statistiques convergentes, il faut aussi dire que le continent continue de subir le contrecoup des rapatriements de bénéfices, du service de la dette, des fraudes fiscales qui plombent une bonne part de son épargne.
Mais de son avis, ces sérieux défis, trouvent actuellement une certaine compensation avec les transferts des migrants africains qui constitue un volume considérable de ressources financières qui, canalisées par les banques locales, peuvent devenir une importante base de soutien sur des termes plus longs, pour les PME du continent.
Idriss Linge
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