(Agence Ecofin) - Le groupe marocain SNI, qui gère le portefeuille de participations de la famille royale dans plusieurs secteurs économiques du pays, envisage d’évoluer vers de nouvelles orientations stratégiques que le nouveau PDG, Hassan Ouriagli, devrait désormais mettre en œuvre. Il s’agit d’une mutation d’un holding opérationnel vers un fonds d’investissement à long terme et non majoritaire.
Avant d’entamer cette mue, dès 2002, Mounir El Majidi (photo), président de SIGER (Holding royal), avait déjà impulsé de profonds changements qui ont permis au groupe de passer en quelques années d’un holding opérationnel à un holding de portefeuille et d'investissement, plus souple, plus dynamique, mieux adapté à l’évolution rapide de l’économie marocaine.
De 2002 à 2010, le groupe a connu beaucoup de transformations après une analyse du portefeuille de l’actionnaire qui a abouti à la restructuration du capital du groupe. Ce remaniement s’est accompagné d’un plan stratégique qui a permis un recentrage sur des métiers essentiels et un positionnement sur quelques secteurs-clés de l'économie nationale.
C’est à partir de 2004, en application de ce plan stratégique, initié par Mounir El Majidi, que le groupe a développé ses relais de croissance, créant ainsi plusieurs milliers d’emplois, notamment dans les télécoms (Inwi), l’énergie (Nareva), le tourisme, les mines (Managem), les activités de BTP, avec la participation dans Sonasid et Lafarge Maroc, l’immobilier (Onapar), la finance (groupe Attijari) et la grande distribution (Marjane).
Enfin, ces dernières années, la fusion des holdings ONA et SNI dont l’objectif est le désengagement du secteur agroalimentaire, ont préparé le terrain pour mettre en place une nouvelle philosophie qui consiste en un fonds d’investissement à long terme, qui ciblera des participations non majoritaires, au Maroc et en Afrique, et qui s’ouvrira à de nouveaux investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux.
Il s’agit maintenant de s’appuyer sur la valorisation du portefeuille acquis pour mobiliser des capitaux, mener des opérations de capital-risque, investir ou accompagner les développements dans les secteurs où les opérateurs locaux ne sont pas en mesure de lever des fonds, par manque d’ambition ou d’audace. Ce fonds devrait aussi s’intéresser à des opérations de private equity.
En rupture avec un passé souvent qualifié d’hégémonique, la nouvelle SNI affiche son ambition de devenir un instrument financier international de premier plan au service des économies marocaines et africaines.
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