(Agence Ecofin) - Au palais de l’Assemblée nationale du Cameroun, on refuse encore de croire à la « thèse du complot », selon les termes d’un responsable. Pourtant, un informaticien affirme que l’ancien site web de l’institution a été piraté. Cette plateforme (www.assemblenationale.cm), abandonnée depuis plus d’un an, devait servir à rediriger les internautes vers le nouveau site web de l’institution qui répond à l’adresse www.assnat.cm.
Finalement, il a fallu désactiver le vieux site web pour empêcher quiconque d’y avoir encore accès, y compris les personnes qui ont posté l’avertissement suivant : « Arrêtez de persécuter les personnes homosexuelles ! ». Le message était visible sur la page d’accueil qui affichait aussi les adresses personnelles de certains députés.
Un informaticien de l’Assemblée nationale explique que les cyber-pirates ont probablement profité d’une faille de sécurité au niveau des serveurs de l’hébergeur installé en France. « L’hébergeur avait utilisé une ancienne version de Joomla, le système de création des sites web. Le nouveau site est plus sécurisé, car il repose sur un système actualisé et plus fiable », explique le technicien.
Le site a été désactivé, mais un cadre de l’Assemblée nationale rappelle que « le mal a été fait ». « C’était encore l’adresse web publique de l’Assemblée nationale, une institution de la République », se plaint-il. En plus, l’ancien site web devait servir à rediriger les internautes vers la nouvelle plateforme qui, elle, est encore moins connue du public.
L’incident pourrait refroidir les ardeurs de ceux qui, à l’Assemblée nationale, prônent une politique d’ouverture et de communication. L’institution parlementaire s’est engagée à mettre en place plusieurs outils de communication et de promotion de son image de marque : un site web, un journal, un bulletin de session parlementaire et l’envoi de documents numériques aux députés via leurs boîtes e-mails.
Mais il existe bien des conservateurs qui s’opposent à cette option, car ils n’y trouvent aucun intérêt, mais craignent que l’institution parlementaire soit à la merci des personnes malveillantes. Après ce qui vient d’arriver au site web, le débat sera remis sur la table à propos de l’ouverture. Ce fut déjà le cas lorsque des députés avaient reçu des messages insultants après que leurs courriels électroniques aient été rendus publics.
Assongmo Necdem
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