L’architecture de l’objet numérique ou l’architecture web du 21ème siècle

(Agence Ecofin) - L’UIT en partenariat avec Robert Kahn, un des cofondateurs de l’Internet, est entrain de promouvoir l’usage de l’architecture de l’objet numérique  (DOA pour Digital Object Architecture en anglais). Cette architecture vise à favoriser la recherche et le développement sur l'infrastructure de l'information.

Pour Désiré Karyabwite, coordinateur des technologies IP, à l’Union Internationale des Télécommunications, le DOA sera l’architecture du 21^ème siècle. C’est une nouvelle structure qui permettra de résoudre un grand nombre de problèmes liés notamment aux liens URL devenus non actifs ou corrompus. La solution proposée par l’architecture de l’objet numérique est plutôt liée à l’identité numérique et non à son emplacement physique ou géographique. Grâce à l’architecture de l’objet numérique, on a désormais la possibilité de localiser et utiliser les objets numériques indépendamment de leurs attributs (emplacement physique).  Si un attribut de l’objet (par exemple son emplacement) change, ce changement ne devra être introduit qu’une fois (aisément et de manière sécurisée sur Internet). Quiconque référence cet objet par son nom sera automatiquement redirigé vers le nouvel emplacement. « L’UIT veille à ce que la communauté mondiale tire le plus d’avantages possible des nouvelles technologies émergentes comme la DOA » explique Désiré Karyabwite lors de la présentation qu’il a faite le mois dernier à Paris, à l’occasion du colloque Innovation numérique en Afrique : Enjeux et perspectives.

Mettant en perspectives les atouts de la DOA comme support accru au multilinguisme, à la sécurité et à la gestion de l’identité, il a par ailleurs,  invité tous les utilisateurs à s’intéresser davantage à la DOA pour les besoins en matière de gestion de l’information.

Du câble au World Wide Web
Il s’agit d‘une innovation majeure qui permettra d’apporter une meilleure gestion des ressources images, vidéos, sons, documents textes, etc…   Faisant un bref rappel de l’évolution de l’Internet, Désiré Karyabwite a tenu à rappeler que dans les années 60, la transmission se faisait sur le seul et unique réseau existant par le biais du câble auquel l'ordinateur était raccordé. Puis vient, dans les années 70, les réseaux multiples. On voit alors apparaitre la notion d'adresse IP pour identifier les appareils où qu'ils se trouvaient. Au début des années 80, il a fallu créer des moyens simples pour permettre aux gens de se rappeler ces adresses. C'était un type d'application, maintenant bien connu sous le nom de serveur de nom de domaine, ou DNS. Et enfin, c’est dans les années 90 que world wide web a été créée et des URL ont été ainsi utilisées pour localiser les ressources sur l'Internet. Mais l’inconvénient réside dans le fait que l'information est liée à sa localisation (noms de machine spécifiques) puis fichiers spécifiques sur ces machines. Or les noms de domaine des URL sont pour la plupart en caractères latins seulement.

Ces URL ne fonctionnent pas toujours correctement pour diverses raisons (document déplacés, omissions parfois involontaires du webmaster sur le changement ou la nomenclature du lien, etc…). De ce fait, les liens deviennent inaccessibles. Pour résoudre ce problème, on fera en sorte que l’information ne soit plus gérée en fonction de sa localisation physique sur le web mais en fonction d’un identifiant numérique. C’est cela le concept de l’architecture de l’objet numérique. Tout le fondement de cette nouvelle architecture reposera désormais sur l’objet numérique. C’est avant tout un support multilingue. Grâce au multilinguisme, on dispose désormais de support en langage d’origine pour les caractères Unicode. Les noms peuvent être donnés dans tout alphabet d’origine.

50 millions d’utilisateurs déjà séduits
Aujourd’hui, l’UIT évalue à plus de 1000 services fondés sur la DOA (Digital Object Architecture) dans 64 pays. Ainsi, les serveurs racines mondiaux DOA de premier niveau reçoivent en moyenne plus de 100 millions de requêtes de résolutions par mois. Les domaines d’applications sont multiples comme dans le domaine de la propriété intellectuelle, le téléenseignement, la recherche universitaire, l’industrie du divertissement, etc.

Parmi les autres avantages liés à la DOA, on peut citer entre autres : les possibilités de recherches améliorées (registres de métadonnées avec les informations pertinentes sur les objets numériques; et où les auteurs spécifient les critères de recherche), ou encore l’actualisation sécurisée des données  (gestion aisée et répartie de l'information sur l'Internet). Enfin la gestion technique répartie à l'échelle mondiale est effectuée par de multiples parties indépendantes travaillant en collaboration.