(Agence Ecofin) - Le président de l’Icaan, l’égyptien Fadi Chehade (photo), est disposé à aider la République démocratique du Congo à gérer le problème de son nom de domaine de premier niveau (le .cd), qui a connu des perturbations en fin d’année 2013. Les 26 et 27 novembre 2013, tous les sites web gouvernementaux et privés en .cd, y compris le portail du gouvernement, étaient indisponibles sur la toile. Informé de cette situation, Fadi Chehade a, dans un courrier daté du 23 décembre 2013 et adressé au ministre des Postes et Télécommunications, marqué sa « disponibilité pour aboutir à une solution à ce problème dans les meilleurs délais ».
Dans la même veine, le vice-président pour l’Afrique de l’Icann, Pierre Dandjinou, a confirmé qu’il était prêt à se rendre en RDC pour « y animer un atelier national et travailler avec les diverses parties afin de résoudre ce contentieux ».
Ce sont là quelques informations révélées aux députes congolais ce mercredi 22 janvier 2014 à Kinshasa par le ministre des Postes, des Télécommunications et des Ntic, Tryphon Kin Kiey Mulumba. Réunis en session extraordinaire, les députés ont voulu comprendre ce qui se passait avec le .cd qui a privé la RD Congo du web pendant deux jours, mettant en difficulté de nombreuses entreprises.
Kin Kiey Mulumba interpelé
Et c’est le député Patrick Muyaya Katembwe qui interpelle le ministre Tryphon Kin Kiey Mulumba, à ce sujet. Pour M. Muyaya, même le site web de la Présidence de la République a souffert de ce problème. Il souhaitait donc comprendre la nature du problème et les solutions envisagées.
En réponse, le ministre a expliqué aux députés que, dès que le problème a été signalé, ses services de veille l’ont immédiatement pris en charge. « Des réunions de crise ont immédiatement été convoquées, au ministère des Ptntic et à la Primature, autour du Premier ministre, Chef du gouvernement. La matière étant transversale, des experts de diverses institutions; comme des services de l’Etat, ont pris part à ces réunions en mon cabinet qui ont abouti le 18 décembre 2013 à une concertation de la Communauté des internautes du pays qui a mis en place une commission en vue d’une solution pérenne », a déclaré le ministre. Cette commission est présidée par Léon Ntale, directeur gérant de Microcom.
Les problèmes du .cd commencent lorsque la Société congolaise de poste et des télécommunications (SCPT) veut récupérer la gestion du .cd qui était jusque-là géré en Afrique du Sud par Telkom, apprend-on. Cet opérateur sud-africain avait recruté et formé pour le compte de la SCPT le Congolais Christian Tshimanga Kamukoko à la gestion de ce nom de domaine de premier niveau. Mais, la SCPT, dans sa volonté de se réapproprier le .cd, a « unilatéralement » rompu le contrat avec Telkom. Elle a également licencié Christian Tshimanga le 30 octobre 2013 et l’a remplacé par David Kinsaka. Raison évoquée de cette dernière décision, Christian Tshimanga ne réside pas au pays et travaille plutôt pour Telkom.
« La réaction de Christian Tshimanga est celle que nous déplorons : il déconnecte le .cd et c’est le bug planétaire (…) C’est comme si aucun aéroport du pays n’était accessible par aucun avion, exactement comme si le pays tout entier était coupé de téléphone… Il n’y a pas que les aspects de sécurité nationale, il y a des aspects liés à l’administration de l’Etat, aux transactions financières, à la marche de l’économie, etc.», déplore le ministre.
Une médiation est entamée avec la Primature et Christian Tshimanga Kamukoko « est revenu à de bons sentiments, provisoirement », rapporte le ministre qui ajoute que ce dernier qui avait refusé de se rendre en RD Congo a finalement accepté de le rencontrer très prochainement à Kinshasa.
Le ministre est favorable pour une transition dans la gestion du .cd. Mais, d’«une transition concertée et pacifique entre anciens et nouveaux gestionnaires».
B-O.D.
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