(Agence Ecofin) - Afrostream, le service de vidéo à la demande proposant exclusivement des films et séries africaines, a annoncé, le 13 septembre dernier, l’arrêt de ses services. L’entreprise spécialisée dans la VOD, longtemps citée en exemple aux startuppers, a fait entendre son chant de signe après des débuts en trombe.
Créée en 2015 par le franco-camerounais Tonjé Bakang (photo), Afrostream se rêvait, non seulement en Netflix africain mais également en principal relais en Europe des produits de l’industrie cinématographique africaine. La start-up avait notamment signé des accords avec MyTF1VOD et Orange, pour ne citer que ceux-là. Son business-model et son catalogue proposant plus de 2 000 heures de contenu disponible sur les ordinateurs, téléphones, tablettes, n’auront finalement pas suffi à garantir la survie d’un service dont la notoriété commençait à prendre une dimension mondiale.
« Lancer un media digital nécessitant l’acquisition légale de droits de films et séries auprès des grands studios hollywoodiens, des chaines américaines et de plus de 100 producteurs africains semblait être une mission impossible. Le fait qu’Afrostream ait pu exister est presque un petit miracle dans l’industrie des médias en Europe et particulièrement en France », révèle le fondateur d’Afrostream dans un blogpost.
Selon Tonjé Bakang, la survie d’Afrostream était menacée à la fois par le nombre insuffisant et le coût du contenu proposé à ses abonnés. « Pour 30 séries indépendantes de 2 saisons et 100 films afro-américains indépendants ou africains nigérians avec des sous-titres en français, il faut un budget de 2 100 000€ pour un an d’exploitation. Un service comme Netflix a près de 3000 films et séries mais malgré ce chiffre, de nombreux abonnés trouvent que le choix de contenu est limité ». Pour amortir ces 2 100 000€ annuels, il fallait à Afrostream environ 25 000 abonnés payant un abonnement mensuel de 7€ sans interruption, pendant une année.
Au final, le rêve Afrostream est venu se fracasser sur un écueil financier que personne n’aurait prédit tant les partenariats et l’actualité de la start-up semblaient reluisants. Pendant ce temps, les plateformes telles qu’Iroko TV et Okiki continuent leur quête sur les marchés africains du streaming et de la VOD.
Servan Ahougnon
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.