(Agence Ecofin) - Selon un nouveau rapport produit conjointement par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Commission de l’Union africaine, les pays africains doivent désormais adopter des politiques industrielles crédibles afin de renforcer la transformation structurelle du continent.
Le document développe ses arguments en partant du fait que la transformation du paysage industriel de l’Afrique a échoué en partie parce que les pays ont utilisé des schémas industriels marqués par un manque de dynamisme et l’absence de coordination au niveau élevé, de même que l’inadéquation des consultations avec les parties prenantes. « En effet, la faiblesse des structures institutionnelles et la médiocre conception des politiques sont la cause du problème de politique industrielle de l’Afrique tout au long de son histoire après l’indépendance », peut-on lire dans le document, dont le thème cette année était « Politique industrielle dynamique en Afrique : institutions novatrices, processus efficaces et mécanismes flexibles».
Le rapport recommande que les gouvernements disposant de peu de ressources créent des infrastructures isolées, centrées sur les besoins sectoriels ou les domaines thématiques de l’expansion industrielle. Il préconise aussi la mise en place des clusters comme approche qui « présente de fortes possibilités de croissance et de création de valeur ajoutée ainsi que de développement de liens solides, de même que des chances d’enregistrer des retombées connexes au sein des entreprises, des fournisseurs et des prestataires de services ».
Rappelons que le rapport a été rendu public dans le cadre de la 7eme réunion annuelle conjointe de la conférence des ministres de l'économie et des finances de la commission de l'Union africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique. Une rencontre qui a aussi été l'occasion pour les gouverneurs de banques centrales du continent de faire des propositions de financement de ce processus d'industrialisation. « Dans certaines situations, cela peut exiger des compromis entre le mandat principal des banques centrales sur la stabilité des prix et l'objectif de l'accès financier et la relance économique pour le développement industriel », a par exemple suggéré Carlos Lopez, le secrétaire exécutif de la CEA. Le rapport de cette institution a été rendu au cours de la quinzième réunion du Mécanisme de coordination régionale des organismes et organisations des Nations unies opérant en Afrique (MCR-Afrique) en appui à l'Union africaine et son programme NEPAD qui s'est tenu à Abuja au Nigéria, du 28 au 30 mars 2014 dernier.
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