(Agence Ecofin) - Le 12eme président du groupe de la Banque Mondiale, Me Jim Yong Kim (52 ans) a pris officiellement ses fonctions lundi 2 juin. Il se dit «impatient de se mettre au travail avec humilité» en s’engageant à agir pour «les personnes vivant dans la pauvreté».
Sa première déclaration :
«Plusieurs priorités apparaissent déjà clairement dans notre programme de travail. Ma priorité immédiate consiste à intensifier les efforts de la Banque mondiale visant à aider les pays en développement à poursuivre leurs progrès dans la lutte contre la pauvreté en cette période d’incertitude.
Je travaillerai avec nos clients et nos partenaires à la mise en place d’un nouveau pare-feu économique, qui protégera les habitants des pays en développement contre les chocs. Les activités que j’ai exercées parmi les populations pauvres à travers le monde m’ont appris que les effets d’une crise peuvent être dévastateurs en l’absence de filets de sécurité. La Banque mondiale a sensiblement augmenté ses prêts pendant et après la crise financière mondiale.
Nous devons continuer de concevoir des méthodes plus efficaces et durables pour permettre aux citoyens de bénéficier au moins d’une protection minimale du revenu ainsi que d’un accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’énergie. Cette démarche est aussi essentielle au renforcement de la demande intérieure : lorsqu’ils jouissent d’un minimum de sécurité, les êtres humains sont aptes à faire preuve de créativité et à exploiter pleinement leur potentiel.
La gestion des crises à court terme et la protection sociale sont naturellement des sujets de préoccupation dans la période actuelle, mais nous devons tirer parti des possibilités qui se profilent au-delà de l’horizon. N’oublions pas que le monde, malgré l’instabilité ambiante, recèle des ressources, des connaissances et des expériences sans précédent. Si la communauté internationale parvient à les utiliser efficacement, nous pouvons atteindre, en l’espace d’une génération, des objectifs qui sont apparus pendant des siècles comme un rêve lointain.
Nous pouvons réduire la pauvreté pour la ramener à des niveaux jamais atteints et inaugurer une ère nouvelle durant laquelle la majeure partie des habitants de la planète appartiendra à une classe moyenne mondiale bénéficiant de bonnes conditions de vie et de vastes opportunités. Nous pouvons contribuer à créer le prochain groupe de pays émergents — surtout en Afrique — qui stimulera la demande et la croissance mondiales. Nous pouvons accélérer la croissance solidaire et le progrès social là où le développement n’est pas encore enraciné.
La Banque mondiale est particulièrement à même d’aider les pays à élaborer des stratégies de développement à long terme grâce à ses prêts, son savoir et ses compétences. Elle continuera de collaborer avec les pays pour investir de façon judicieuse dans le capital humain, les infrastructures et les institutions dans le cadre d’une politique budgétaire rationnelle et durable. Par le biais de l’IFC et de la MIGA, nous continuerons de faciliter le rôle de catalyseur joué par le secteur privé, à l’origine de près de 90 % des emplois. En s’inspirant de l’expérience acquise par ses actionnaires dans le monde entier, la Banque mondiale peut promouvoir la recherche de solutions aux problèmes transnationaux.
Pour les gouvernements et les institutions, la confiance du public est un atout précieux. Le Groupe de la Banque mondiale s’emploie déjà activement à promouvoir la transparence dans les finances publiques et à améliorer la gouvernance. Ce type d’activité est de plus en plus important, car il conditionne la confiance et les prises de décision parmi les investisseurs, les entreprises et les ménages.
Dans le cas de la Banque, je suis convaincu que le meilleur est encore à venir. La réussite économique des pays émergents, la montée du pouvoir citoyen sous l’impulsion des jeunes, et la diffusion sans précédent des nouvelles technologies remettent en cause les anciens modèles de développement. Sous la direction de Bob Zoellick, la Banque mondiale a entrepris de s’ouvrir davantage et a lancé un programme de modernisation novateur. Pour renforcer le rôle moteur qu’elle assume en tant que premier organisme de développement au monde, elle devra continuer de s’adapter à un environnement en profonde mutation.
En collaboration avec nos anciens et nouveaux partenaires, nous chercherons à promouvoir une institution capable de répondre efficacement aux besoins de ses divers clients et bailleurs de fonds, une institution qui obtiendra de meilleurs résultats pour soutenir une croissance durable et aider les autorités nationales à rendre davantage compte à leurs citoyens, qui donnera la priorité aux solutions basées sur des données d’observation plutôt qu’à l’idéologie, qui mobilisera et attirera les meilleurs talents, qui amplifiera la voix des pays en développement et qui s’inspirera des compétences et de l’expérience des populations que nous servons.
Durant les cinq prochaines années, un élément essentiel de mes responsabilités consistera à faire en sorte que les atouts particuliers de la Banque coïncident avec les besoins d’un monde en transformation et en transition. »
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