(Agence Ecofin) - En Tunisie, le Conseil de la presse a été officiellement installé le 20 avril 2017. La nouvelle instance de régulation était attendue dans le sillage de la transition politique amorcée au lendemain de la chute du régime du président Ben Ali en 2011. Le Conseil de la presse se veut être un organe indépendant de régulation du secteur des médias, afin de faire respecter la déontologie du métier et préserver le principe de la transparence dans la presse.
Le Conseil s’est doté d’une instance provisoire composée de 5 membres représentant le Syndicat des médias relevant de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (Ftdj), le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (Ltdh).
« L’instance définitive sera composée de 9 membres : 2 issus de la Ftdh, 2 du Snjt, 1 du syndicat des Médias relevant de l’Ugtt, 1 de la Ltdh, 1 du syndicat des Sociétés Médiatiques, un académicien et une personnalité nationale capable de dresser un état des lieux du paysage politique.», explique Mohamed Laaroussi Ben Salah, qui siège dans l’instance provisoire.
Sur les missions du Conseil de la presse, ce dernier déclare: « nous établirons un code à suivre et nous ferons respecter l’éthique journalistique sur tous les supports d’information : presse écrite, télévision et radio».
Mohamed Laaroussi Ben Salah n’ignore pas les obstacles rencontrés par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) depuis son installation en 2013, en tant qu’organe constitutionnel de la transition. « Notre rôle, pour l’heure, se limitera à la régulation et aux avertissements. Si l’Etat, ainsi que les autres intervenants, souhaitent faire du Conseil de la presse un organe puissant et efficace, ils doivent fournir les fonds nécessaires. Seulement, il est certain que cette instance ne fera pas que des heureux. Il y aurait peut-être ceux qui tenteraient de lui mettre les bâtons dans les roues en limitant, à titre d’exemple, leurs aides financières.», explique le responsable.
Il est attendu une participation de l’Etat à hauteur de 50% du budget du Conseil. Par ailleurs, les autorités s’étaient engagées à loger le nouvel organe de régulation au siège de l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce).
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