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Maroc: entre sauvetage et abandon, la question du sort de la SAMIR tarde à trouver une issue

  • Date de création: 28 août 2015 13:25

(Agence Ecofin) - Alors que s’achève une autre semaine depuis l’annonce de la première suspension des titres de la Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du Raffinage (SAMIR) sur la Bourse de Casablanca, l’inquiétude règne toujours parmi les partenaires et acteurs économiques proches du groupe. La polémique semble désormais se porter sur des sphères qui dépassent le simple cadre de l’opinion publique marocaine.

Selon une information publiée par Media24, la dette globale du groupe atteindrait 43 milliards de dirhams, alors qu’aucune issue de règlement ne semble disponible pour ses actionnaires et ses dirigeants. Parmi les gros créanciers de la SAMIR, on retrouve des banques marocaines, pour une enveloppe de créances estimées, mais non confirmées, de 7 à 8 milliards de dirhams. Le chiffre concret pour l'année 2015, est le prêt de 1,2 milliards $ accordé par le groupe Banque Centrale Populaire au raffineur.

Les autres créanciers de ce dernier sont les fournisseurs, l’État (13 milliards de dirhams de dette fiscale), les actionnaires autres que le groupe majoritaire, et aussi les salariés (environ 1500). Seulement la SAMIR a des difficultés de trésorerie et l’époque où son simple nom constituait un blanc-seing semble révolue. Entre ses dirigeants et le gouvernement marocain  les rapport se sont tendus, et il se dit aussi que Mohammed Al Amoudi (photo), le président saoudien du groupe a perdu ses principaux atouts, avec le changement de régime intervenu en Arabie Saoudite.

Pourtant, l’opinion publique marocaine se montre très intransigeante. Elle estime que sauver la SAMIR, serait une double atteinte à leurs impôts. A ses yeux, les responsables doivent faire face à leurs engagements et de manière complète. La grande question aujourd’hui est celle de savoir si un sauvetage de l’entreprise est possible au regard de la situation actuelle.

Une question difficile pour une réponse incertaine. D’une part, son endettement dépasse largement sa capacité de remboursement. De l’autre côté, elle est aussi le symbole d’un Maroc devenu indépendant, et une entreprise qui, en dépit de tout, est encore jugée stratégique par certains. De sources non confirmées officiellement, on apprend qu’investir dans la SAMIR aurait rapporté au groupe Corral une plus-value de plus de 300 millions $. Les prochains jours risquent d’être riches de rebondissements.

Idriss Linge