(Agence Ecofin) - Le groupe français Lafarge, un des leaders mondiaux de la production et la commercialisation des matériaux de construction, pourrait perdre certains de ses actifs au Kenya, s'il est reconnu coupable par la Commission kényane de la concurrence de "concentration injustifiée de pouvoir économique"
La commission de la concurrence accuse en effet le groupe français d'avoir eu une influence sur le prix du ciment au Kenya, du fait de sa position d'actionnaire majoritaire au sein de deux entreprises leaders du secteur dans ce pays et dans toute la sous-région, à savoir Bamburi Cement et East Africa Portland Cement
Lafarge qui vit déjà une crise au sein du board de Portland Cement risque pas de se sortir aisément de cette nouvelle affaire. « Des participations multiples comme celles-ci ont pour effet de diluer la concurrence. Même une présence passive suffit à influencer sur la détermination des prix, dans la mesure où les revenus sont consolidés », explique un rapport conjoint signé par des régulateurs du Kenya, de la Tanzanie, du Botswana, de l'Afrique du sud et de la Zambie.
Les administrateurs au Kenya du groupe français pourraient aussi en cas de confirmation de sa culpabilité être condamnés à verser une amende de 10 millions de shillings ou, en compensation, effectuer 5 ans de prison. Plusieurs personnalité du secteur se montrent contrariées de cette omniprésence de Lafarge. Ce dernier proteste et prétend que sa participation au sein de Portland Cement ne lui confère pas de pouvoir de décision. On se souvient pourtant que le groupe et les actionnaires institutionnels publics kényans (le trésor public et la caisse de sécurité sociale) sont en conflit, au sujet de certaines décisions prises lors du conseil d'administration de Portland Cement.
Idriss Linge
Accra, Ghana