(Agence Ecofin) - L’industrie des matières premières agricoles sera-t-elle bientôt le théâtre d’une bataille pour l’acquisition du négociant américain Bunge ? C’est ce que pensent certains observateurs, après les récentes déclarations du groupe Archer Daniels Midland (ADM).
En effet, d’après le Wall Street Journal, la compagnie a dévoilé son intention de racheter le plus petit des acteurs du carré ABCD (ADM, Bunge, Cargill, Louis Dreyfus), le vendredi dernier, emboîtant ainsi le pas à Glencore qui avait fait sa proposition de rapprochement, dès mai 2017.
Si les détails de cette offre ne sont pas encore connus, certains analystes estiment que ADM pourrait débourser entre 90 $ et 100 $ l’action pour acquérir Bunge dont la capitalisation boursière s’élevait à 9,8 milliards $.
Si cette démarche d’ADM intervient dans un contexte où la consolidation apparaît comme un moyen de maintenir la rentabilité et améliorer les marges, en dépit de la baisse des prix des matières premières, liée à l’abondance des stocks, certains acteurs s’interrogent cependant sur sa cohérence.
Ainsi, pour Farha Aslam, analyste chez la société de services financiers Stephen Plc, cette stratégie reste surprenante au regard des choix jusqu’ici effectués par le groupe basé à Chicago.
Et pour cause, ADM a opté, depuis quelques années, pour des segments d’activité à plus forte valeur ajoutée, en rachetant, en 2014, le fournisseur d’ingrédients naturels pour l’industrie alimentaire, Wild Flavors, pour près de 3 milliards $, dans ce qui constituait la première grande acquisition de son histoire.
Par ailleurs, indiquent d’autres experts, l’opération pourrait se heurter à l’opposition des groupes de fermiers dans les principaux marchés comme les USA, l’UE, la Chine, l’Inde ou le Brésil.
Fondée en 1902, sous le nom de Daniels Linseed Co à Minneapolis, ADM possède 250 usines de transformation et 500 sites d’approvisionnement de récoltes, à travers le monde.
Espoir Olodo
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.