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Les smartphones sont trop chers en Afrique !

  • Date de création: 16 novembre 2013 02:56

(Agence Ecofin) - Des Africains, y compris des ministres en charge des Télécommunications, appellent les grands constructeurs occidentaux à revoir les prix de leurs terminaux qui sont hors de portée, réservés à l’élite.

« Un gros budget ! »

De par son allure, le smartphone de marque Samsung Galaxy S4 ne passe pas inaperçu dans le box des appareils Samsung exposé à l’entrée du premier étage du supermarché Dovv du quartier Bastos, à Yaoundé. C’est avec beaucoup d’enthousiasme et de plaisir que les férus de smartphones observent sans toucher le joyau exposé dans la vitrine. « C’est bien la S4 de Samsung dont Orange Cameroun fait la publicité en ce moment ? » demande un client séduit, ce dimanche 14 août 2013. « Oui, exactement cela », répond le jeune près du box qui observe les faits et gestes des visiteurs. Sous la mini crèche brillante en plastique dans laquelle est lovée l’appareil, il est mentionné le prix : 420 000 FCFA. « Mince, s’exclame le client après avoir vu le montant écrit en minuscule, c’est tout un gros budget ! ».

Comme ce client fasciné, dans les rues de la capitale camerounaise, ils sont nombreux, les jeunes qui préfèrent avoir un smartphone de marque, mais n’ont pas assez d’argent pour s’en procurer. Les prix ne sont pas à la portée de tous. « Au Cameroun, ces grandes marques de smartphones sont uniquement pour l’élite. Car ils sont hyper chers », reconnaît Georges Njock, qui indique qu’on lui avait simplement offert le sien.

Le client du supermarché Dovv serait davantage surpris s’il se rendait dans les boutiques d’Orange Cameroun toujours à Yaoundé. La marque française a installé des grands panneaux publicitaires dans les principaux carrefours de la capitale faisant la publicité de l’appareil. Un mois plus tôt en effet, au siège d’orange Cameroun à Yaoundé, un agent en service nous a indiqué que cette S4 de Samsung était vendue à 718 000 FCFA, avec un ensemble de services associés gratuitement offert. « En plus de l’appareil, le pack offert comporte 100 minutes d’appels gratuits, 100 SMS gratuits vers Orange, des appels illimités vers trois numéros au choix, une capacité de téléchargement Internet de 500 méga pour douze mois offert, avec une carte de fidélité et plusieurs autres avantages », expliquait-il.

Marché prometteur

La situation n’est pas très différente dans les autres pays africains, où obtenir un smartphone de qualité n’est pas aisé pour les poches. Pourtant, les grands fabricants trouvent en Afrique un marché prometteur. Plus de la moitié des pays de l’Afrique francophone par exemple ont déjà mis en place la 3G et la 4G dans d’autres pays plus avancés. Selon le cabinet Greenwich Consulting, plus de 230 millions d’Africains auront accès à la 3G et à la LTE à l’horizon 2015. Les smartphones seront alors plus recherchés. Déjà, le Nokia Lumia 920, le Samsung Galaxy S4, l’Iphone 5 sont bien commercialisés en Afrique. Mais, les prix ne sont pas à la portée du premier venu. Une situation que dénoncent des pays africains. « Vous savez les Maliens ont un pouvoir d’achat très faible », reconnaît Breïma Tolo, le ministre malien de la Poste et des nouvelles Technologies. « Ce qui fait que tout le monde n’a pas accès à l’ordinateur portable ou à tous les autres terminaux électroniques. Dieu merci, il y a une percée du téléphone portable. L’enjeu pour nous c’est de mettre à la disposition des populations des tablettes et smartphones à moindre coût les permettant d’appeler et d’avoir accès à Internet. Et cela, il faut en discuter avec les constructeurs », poursuit-il. « Tant que nous n’aurons pas des tablettes et smartphones à moins de 100 dollars, il sera difficile de combler la fracture numérique. Les populations ont besoin de l’internet, mais n’ont pas assez d’argent », affirme-t-il.

Situation identique du côté de la Zambie. « Les prix sont très élevés. Même les citoyens à revenus moyens ont du mal à s’offrir ces smartphones et tablettes. Cette cherté fait en sorte que les Zambiens vivent une vie misérable. Car, avec le pouvoir de la communication, tout le monde apprécie ces smartphones », se lamente Kennedy M. Sakeni, le ministre zambien en charge de l’Information. « Ceux qui ont même de l’argent à investir dans ces terminaux payent encore plus cher pour communiquer quand ils sont à l’étranger. Car les compagnies étrangères qui investissent dans les télécommunications ne prennent pas en compte les besoins des populations africaines dans leur tarification. Car, pourquoi est-il facile d’appeler Lusaka à partir de Genève à moindre coût, alors que quand j’appelle via le roaming je paye le prix double ? Pour trois minutes d’appel à Lusaka à partir de Genève via roaming, je paye environ dix dollars. Pourquoi ? C’est terrible », se plaint-il.

Plaidoyer

Face à cette situation, certains ministres africains en charge des Télécommunications comme Breïma Tolo du Mali ou encore Triphon Kin Kiey Mulumba de la République démocratique du Congo sont montés au créneau en mai dernier, au siège de l’Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève pour interpeller les constructeurs de smartphones et de tablettes à revoir leurs tarifications en Afrique. M. Kin Kiey Mulumba a ainsi indiqué aux constructeurs et à leur pays qu’il « est important de réduire les coûts des tablettes et téléphones vendus au Congo, notamment aux femmes pauvres du Kivu qui extraient le coltan ». D’après lui, entre 60 et 80% des réserves mondiales du coltan (colombite-tantalite) utilisé pour la fabrication des téléphones et smartphones est produit au Congo dans le Kivu en guerre. Il soutient d’ailleurs que « si le Congo et le Kivu n’existaient pas, il n’y aurait peut-être pas de téléphones portables », raison supplémentaire pour baisser les coûts en Afrique. 

Son homologue congolais, Thierry Moungalla, lui, reste nuancé, même s’il reconnaît la cherté de ces terminaux. D’après lui, les pouvoirs publics doivent également agir pour faire baisser les prix. « Il y a une action des gouvernements qui doit être résolue », explique-t-il. « Une action en matière fiscale et parafiscale est évidente. Il faut penser à la mise en place de zones franches et de zones économiques spéciales qui nous permettront, à notre avis, de faire arriver dans notre pays des équipements montés ou à monter à des coûts totalement compétitifs, en toute franchise douanière et fiscale. Et là, cela devrait contribuer à favoriser la démocratisation de ces équipements ». Thierry Moungalla se réjouit d’ailleurs déjà de ce que son pays, à travers la société VMK, conçoit des smartphones à des prix abordables. « L’idéal n’est pas seulement de baisser les coûts, mais de pouvoir produire localement ces équipements », dit-il.

Pour les consommateurs africains, les grands fabricants sont ceux qui doivent le plus agir. Georges Njock du Cameroun : « les constructeurs devraient innover sur les moyens de vente de leur terminaux en Afrique et les rendre plus accessibles ». A défaut d’avoir les smartphones de luxe, les Africains pourront se contenter des smartphones bas de gamme des entreprises chinoises, moins onéreux, ou alors attendre celui annoncé par Huawei pour l’Afrique en collaboration avec Microsoft.

Par Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom No 64



 
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