(Agence Ecofin) - Bien que le partage d’infrastructures, pour améliorer l’offre de services télécoms et réduire les coûts, soit préconisé par l’Union international des télécommunications, certains opérateurs estiment que cette solution est impraticable dans certains marchés télécoms. C’est le cas de Telecel au Zimbabwe.
La semaine dernière, lors du forum sur les marchés du mobile et des télécoms à Bulawayo, Nelson Chipangamate, le directeur régional de l’opérateur de téléphonie mobile, a énuméré un certain nombre de raisons qui rend le partage d’infrastructures « impossible » dans le pays. Selon Nelson Chipangamate, le contexte zimbabwéen n’est pas encore adapté. «Dans d'autres pays, vous trouverez qu’il y a une société indépendante qui met en place l'infrastructure de sorte que les opérateurs de téléphonie mobile peuvent venir la partager (…) Au Zimbabwe, c’est chaque entreprise qui doit mettre en place sa propre infrastructure».
Cette mise en place d’infrastructures sous-entend un investissement financier important. Pour l’investisseur, il n’est pas envisageable de dépenser pour l’amélioration de son réseau et ensuite le partager avec la concurrence. Nelson Chipangamate pense que si le partage est imposé aux opérateurs, tous risquent d’attendre que les uns et autres améliorent leurs infrastructures pour s’y greffer. Or, tous réfléchissant ainsi, on se retrouvera dans un scénario ou toutes les entreprises télécoms attendront et personne n’investira plus dans le réseau.
Autre raison contre le partage d’infrastructure, le désir d’exclusivité de certains opérateurs dans certaines régions. « Au Zimbabwe, les opérateurs de réseaux mobiles voient la couverture comme un avantage concurrentiel. Quand j'ai mis en place une station de base, par exemple, dans Guyu et que j’y suis le seul opérateur, il est naturel que je veuille protéger mon avantage territorial », défend Nelson Chipangamate.
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.