(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, le marché du champagne enregistre une progression solide portée par une classe moyenne désireuse d’adopter le mode de vie occidentale. En effet, les ventes du spiritueux qui ont presque triplé pour atteindre 211 103 bouteilles entre 2011 et 2014 ont enregistré une progression de 65% en 2015 selon des données communiquées à Bloomberg par le comité Champagne, une association qui défend les producteurs de la boisson, et la compagnie Taittinger SA.
Pour l’industrie des spiritueux, l’Afrique est aujourd’hui le marché où il convient de s’implanter dans un contexte où la consommation de champagne recule en Europe et reste statique aux Etats-Unis. Aussi la Côte d’Ivoire, forte d’atouts comme une croissance continue qui s’est traduite par une hausse de 20% du revenu par habitants, une population jeune pour l’essentiel et portée sur un mode de vie festif, pourrait devenir une place forte à l’importance stratégique pour qui parviendra à s’y imposer.
Cependant, cet enthousiasme peut être tempéré par une certaine réalité des chiffres. Ainsi la Côte d’Ivoire ne vient que très loin derrière le Nigeria qui consomme plus de 750 000 bouteilles par an, l’Afrique du sud qui en boit autour de 670 000 et l’Angola (un peu plus de 350 000 bouteilles/an). Mais il se classe devant le Gabon, l’autre marché prometteur de la zone francophone, qui boit un peu moins de 200 000 bouteilles.
Pour Vincent Voisin, directeur des exportations de la compagnie Grand Chais de France (leader hexagonal de l’exportation de spiritueux) pour la zone Afrique et Moyen-orient, «Le champagne coule à flots en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens adorent s’amuser et les femmes consomment de plus en plus. Le champagne est devenu un luxe que peut s’offrir une classe moyenne qui dispose des moyens de ses envies». Abidjan, prochaine capitale africaine du champagne donc? Le pays en a certes les potentialités mais il y a loin…de la coupe aux lèvres.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.