(Agence Ecofin) - Le gouvernement zambien prévoit une fois de plus, de refinancer ses eurobonds émis entre 2012 et 2015, et dont l'encours actuel est de 2,8 milliards $. « Nous voulons les remplacer par des obligations à l'échéance plus longue et des taux légèrement inférieurs, afin de minimiser le poids de notre dette », a fait savoir Felix Mutati (photo), le ministre des finances, lors d'une rencontre avec des journalistes.
La Zambie a émis un premier eurobond de 750 millions $ en 2012. S'en est suivi un deuxième de 1 milliard $ en 2014, et un troisième 1,25 milliard $ en 2015. Toutes ces émissions avaient été justifiées par le besoin de soutenir la construction d'infrastructures structurantes susceptible de soutenir le développement du pays.
Avec la baisse des revenus en dollars et la baisse du kwacha, la monnaie locale, le remboursement de cette dette est devenu plus difficile, dans un contexte où la dette du pays atteint désormais 19% de son Produit Intérieur Brut. Selon le ministre Mutati, le refinancement devrait déboucher sur une réduction du poids de la dette à seulement 15% du PIB.
La stratégie pour y parvenir n'a pas été expliquée, mais les observateurs zambiens soupçonnent que le gouvernement pourrait émettre de nouveaux titres souverains, pour rembourser les précédents. Une option qui a fait l'objet de vives critiques par diverses opinions publiques lorsque la question s'est posée en 2015.
La performance actuelle des eurobonds zambiens sur leurs marchés secondaires respectifs ne plaident pas en la faveur de nouvelles émissions souveraines. La première obligation émise en 2012 pour une maturité de 10 ans et un taux initial de 5,37%, se négocie actuellement 86% de sa valeur d'émission avec un rendement attendu de 8,5% soit un écart positif de 313 points de base.
Certains investisseurs pensent toutefois que les fondamentaux et les perspectives du pays l'autorise à de nouvelles emissions internationales. « Il y aura une occasion de se réengager en Zambie. Nous voyons une économie qui devrait connaître une croissance plus rapide l'année prochaine, et qui est résiliente, dans une certaine mesure, aux prix du cuivre. C'est un environnement où nous pensons que les investisseurs vont se bousculer », a expliqué Jeff Gable, responsable du département recherche chez Barclays Africa, selon des propos rapportés par Bloomberg.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.