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mercredi, 17 septembre 2014 07:50

Le rejet par Heinneken de l'offre d'achat de SabMiller continue d'alimenter les débats

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Lundi 15 septembre 2014, la planète investissement a été secouée par l'annonce du refus par Heineken, troisième brasseur au monde, d'une offre publique d'achat effectuée par SabMiller, qui occupe le deuxième rang mondial. Le groupe, connu dans le monde pour les marques Amstel et Heineken, n'a pas obtenu l'accord de son principal actionnaire, la famille qui porte le même nom.

« La proposition n'est pas valable. La famille Heineken et le management sont confiants de ce que  l'entreprise continuera de générer de la croissance et de la rentabilité pour ses actionnaires », a expliqué le groupe dans un communiqué. Selon un rapport commenté par Bloomberg, l'offre de SabMiller permettait à la famille de devenir le plus gros actionnaire de la nouvelle entité. Mais celle-ci semble rattachée à la valeur sentimentale que représente les 150 ans d'appartenance familiale, renforcée par une participation actuelle de 28,8%.

Pour Chris Gilmour analyste chez Absa Wealth & Investissement management, le refus opposé par Heineken à SabMiller n'est pas une surprise, les deux n'étant pas en très bon termes. « Il y a une quinzaine d'années, South Africa Breweries (SAB) a acquis le groupe Miller à la barbe de Heineken et quelques années plus tard ils ont fait le même chose avec Bavaria. Par la suite Heineken a éloigné Amstel de SabMiller. Ce n'est donc pas une histoire d'amour que vivent les deux brasseurs »,  a expliqué monsieur Gilmour dans une intervention radio.

L'autre argument veut aussi que la famille Heineken est tellement riche, qu'elle peut se permettre de vouloir garder le contrôle du troisième brasseur mondial dont la part de marché est considérable, plutôt que de devenir le deuxième actionnaire du deuxième plus grand groupe au monde. Pourtant les enjeux vont au delà de simples sentiments. 

SabMiller et Heineken fusionnées, ce serait pour le premier un argument majeur pour rejeter une tentative d'acquisition hostile d'Abinbev, le premier brasseur mondiale et dont la capitalisation à 109 milliards £ dépasse les capitalisations de SabMiller (54,8 milliards £) et  Heineken (27,2 milliards £) réunies. Pour Heineken, l'occasion serait importante d'élargir son réseau de distribution et s'offrir un accès encore plus pertinent dans les marchés émergents.

Fort du poids d'ABInbev, certains analystes estiment déjà que ce dernier pourrait lui aussi tenter sa chance et faire une offre plus intéressante à Heineken. Une position qui n'est pas partagée par d'autres experts, qui relèvent que les arguments de sentiments qui ont fait échouer SabMiller produiront aussi les mêmes effets pour n'importe quel acquéreur.

Cette actualité sera suivie de près par les investisseurs de Brasseries du Maroc sur la bourse de Casablanca,Nigeria Breweries (Nigerian Stock Exchange), la Société anonyme des Brasseries du Cameroun et dans 17 autres pays africains où le brasseur est présent, soit dans le cadre de participation partielle, soit dans le cadre d'une participation totale.

Idriss Linge

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Lu 1699 fois Dernière modification le mercredi, 17 septembre 2014 07:58