(Agence Ecofin) - L’annonce par le président tanzanien, John Magufuli, de la reprise du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Stiegler, a réveillé les inquiétudes des environnementalistes.
En effet, l’infrastructure, d’une capacité projetée de 2 100 MW sera implantée dans la réserve de Selous Game inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et réputée pour la richesse de son écosystème. S’étendant sur 50 000 km2, la réserve est l’un des plus grands espaces protégés du continent, selon l’Unesco, et les scientifiques craignent que la construction de la centrale n’affecte les conditions de vie des animaux.
La présidence a, de son côté, déclaré dans un communiqué que le président « désire que la mise en œuvre du projet débute le plus tôt possible afin de fournir de l’énergie en abondance et d’accélérer ainsi le développement du pays.». Des experts doivent, d’ailleurs, venir d’Ethiopie afin d’apporter leur expertise sur le projet.
Le gouvernement qui a lancé de nombreux projets de centrales hydroélectriques pour satisfaire sa demande envisage également d’implanter 2 000 MW de centrales à gaz, d’ici 2018. Il est prévu que la demande énergétique du pays qui produit actuellement 1 500 MW d’électricité, en moyenne, passe à 4 700 MW, d’ici à 2025.
En cas de poursuite du projet, ce ne serait pas la première fois que le gouvernement sacrifierait la préservation de son environnement sur l’autel de considérations économiques. Il a, en effet, récemment permis au groupe australien Mantra Resources d’exploiter une mine d’uranium au sein de la même réserve, et ce malgré les avertissements des défenseurs de l'environnement.
Gwladys Johnson