(Agence Ecofin) - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a limogé, le 26 juillet, le PDG de Sonatrach, la puissante société publique des hydrocarbures, Abdelhamid Zerguine (photo).
M. Zerguine a été limogé après moins de trois ans à la tête de la plus grande compagnie africaine par le chiffre d'affaires, sur demande du ministre de l'Enegie, Youssef Yousfi, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, sans plus de précision. Le vice-président de Sonatrach chargé de l'aval, Saïd Sahnoune, a été nommé nouveau PDG de la compagnie à titre intérimaire.
M. Zerguine avait été nommé fin 2011 PDG de la Sonatrach, en remplacement à Nourredine Cherouati qui avait passé moins de deux ans à la tête du géant pétrolier algérien.
Sonatrach a été secouée ces dernières années par une série de scandales financiers instruits par des tribunaux algériens ou étrangers. Ces scandales ont éclaté en janvier 2010 à la suite du limogeage de Mohamed Meziane, après sept ans à la tête de la société. En décembre 2011, il a été condamné en appel deux ans de prison pour malversations. Plusieurs autres anciens dirigeants du groupe pétrolier ont été condamnés dans cette affaire, dont son vice-président Abdelahfidh Feghouli, qui avait été remplacé par Hocine Cherouati en mai 2010, à son tour limogé en novembre 2011 et remplacé par M. Zerguine. Cette série de scandales a conduit en 2010 au départ du gouvernement du ministre de l'Energie, Chakib Khelil, en poste dix ans durant. La justice algérienne a lancé en août 2013 un mandat d'arrêt international contre M. Khelil pour une affaire touchant des marchés accordés par Sonatrach à des firmes étrangères et en particulier à Saipem, filiale du géant italien ENI. Le parquet de Milan a également ouvert une enquête sur ce dossier.
Sonatrach a aussi pâti d'une prise d'otages massive dans son site de production de gaz de Tiguentourine, dans le Sud algérien, en janvier 2013, qui s'était soldée par le mort d'une quarantaine d'otages.
Avec des revenus annuels de 60 milliards de dollars, la compagnie assure 60% du budget de l'Etat et 97% des recettes externes de l'Algérie, un pays de 38 millions d'habitants à l'économie très peu diversifiée.