(Agence Ecofin) - La compagnie pétrolière chinoise China National Offshore Oil Corp (CNOOC) a obtenu le droit de mettre en valeur le champ pétrolifère de Kingfisher en Ouganda, a annoncé le vice-ministre ougandais de l'Energie, Peter Lokeris, le 25 septembre.
Situé dans la région du Lac Albert frontalière avec la RD Congo, le champ de Kingfisher est détenu conjointement par CNOOC, la société britannique Tullow Oil et le groupe français Total.
La licence de production attribuée à CNOOC est la première du genre accordée par le pays africain, où l’exploitation des réserves pétrolières découvertes en 2006 a été retardée par plusieurs conflits entre l'État et les entreprises chargées de la prospection.
L’octroi de cette licence a eu lieu suite à un accord à l’arraché conclu en avril dernier entre le gouvernement ougandais et les sociétés détenant le champ de Kingfisher pour la construction d’une raffinerie d’une capacité de 30 000 barils par jour. Le gouvernement ougandais souhaitait à l'origine construire une raffinerie d'une capacité de 180 000 barils par jour afin de traiter sur place le brut issu des importantes réserves découvertes dans la région du Lac Albert. Mais CNOOC, Total et Tullow Oil avaient préféré l’exportation du brut à travers les oléoducs par les côtes du Kenya sur l’Océan indien, estimant que la demande intérieure n’est pas suffisante pour motiver une raffinerie de la taille souhaitée par les autorités ougandaises.
Le vice-ministre ougandais de l'Energie a, d’autre part, révélé que CNOOC et ses partenaires devraient investir deux milliards de dollars sur quatre ans dans le développement du champ de Kingfisher, dont les réserves récupérables sont estimées à 196 millions de barils.
«Kingfisher va produire 30 000 à 40 000 barils par jour», a précisé M. Lokeris, qui s’attend à ce que les travaux de mise en valeur du champ comprennent le forage de 40 puits de développement et la construction d’un oléoduc de 50 kilomètres.
Selon lui, le champ de Kingfisher devrait aussi produire du gaz naturel qui sera utilisé pour l’alimentation de centrales électriques.
Peter Lokeris a, par ailleurs, indiqué que le gouvernement ougandais détiendra une participation de 15 % dans ce champ. L'Ouganda dispose de réserves de pétrole estimées à 3,5 milliards de barils.