(Agence Ecofin) - La filiale en Afrique du sud du groupe américain Exxon Mobil, la plus grosse entreprise pétrolière privée au monde, a averti le gouvernement de ce pays sur les conséquences probables de la révision en cours de sa loi minière.
Alors qu’il s’adressait mercredi 11 septembre devant la commission des ressources minières du parlement sud-africain, Russ Berkoben, directeur général d’Exxon Mobil Afrique du Sud a fait savoir que l’exploitation pétrolière et gazière naissante dans ce pays s’effectuait dans une des zones maritimes les plus dangereuses du monde et de ce fait ne devait pas souffrir d’un cadre légal rigide.
« Du fait que nous prenons des risques avec toutes les variables que cela peut comporter, nous disons que l’Afrique du Sud doit avoir des dispositions fiscales et règlementaires des plus attractives, sinon les investisseurs vont se retourner vers des pays plus favorables », a déclaré monsieur Berkoben devant les parlementaires sud-africain.
Avec le projet de révision de sa loi minière, l’Afrique du Sud souhaite apporter plus de clarté sur le texte qui date de 2002. La modification de la loi minière vise aussi à faire que le pays profite davantage des retombés de ses ressources minières, un objectif dont la sécurisation est entrevue par la possibilité donnée au gouvernement de désigner deux administrateurs au sein des entreprises du secteur minier.
Ce dernier point a été critiqué par Russ Berkoben qui fait savoir que les entreprises pétrolières et gazières ne pourront pas avoir un contrôle sur les critères de présence de deux de leurs administrateurs. Le responsable d’Exxon Mobil Afrique du Sud a aussi émis des réserves quant à la volonté de dissoudre la Petroleum Agency South Africa (le régulateur du secteur gaz et pétrole), au profit d’agences locales. « Nous recherchons des pays qui ont un régulateur central, cela permet de débuter les opérations le plus rapidement possible », a fait savoir M. Berkoben.
Il est à noter qu’avec le groupe Royal Dutch Shell, Exxon Mobil possède des titres d’exploration en Afrique du Sud, même si les travaux n’ont pas encore débuté. L’intervention du groupe américain s’est effectuée dans le cadre des audiences publiques organisées relativement à la modification de la loi minière en Afrique du Sud. Parmi les autres organisations qui sont intervenues devant le parlement sud-africain, on retrouve l’américain Anadarko Petroleum, l’association des producteurs de pétrole on shore et offshore d’Afrique du Sud et une organisation agricole.