(Philia) - Au début de mars 2015, l'ONG Déclaration de Berne (DdB) a accusé Philia d’avoir aidé Denis-Christel Sassou Nguesso à s’enrichir suite à la signature d’un contrat entre Philia et la Congolaise de Raffinage (CORAF). Jean-Philippe Amvame, CEO de Philia apporte ses éléments de réponse.
Comment avez vous obtenu le contrat en question ?
Contrairement aux allégations du rapport de la DdB, Philia s’est vu attribuer un contrat d’enlèvement de fioul après un appel d'offres international en bonne et due forme pour une cargaison spot, et ce sur la base du meilleur prix et de conditions contractuelles standards. Après l'exécution satisfaisante de cette première transaction spot par Philia, la CORAF a exercé son droit de signer un contrat à terme avec Philia à des conditions de prix et à des conditions contractuelles plus favorables que ce que la CORAF avait obtenues auparavant auprès d'autres acheteurs. Philia est une société récente et relativement encore petite par rapport aux intervenants traditionnels du marché mais néanmoins, notre entreprise est couronnée de succès grâce à une équipe extrêmement expérimentée. Nous avons répondu à des appels d’offres où nous étions en concurrence avec des grandes entreprises et nous avons gagné, ce qui peut être perçu comme étant une nouveauté gênante pour certains.
Avez-vous causé des dommages à la CORAF?
Pas du tout. Selon des articles publiés dans la presse africaine, la CORAF décrit sa collaboration avec Philia comme un scénario “gagnant-gagnant”. De plus, c’est la première fois qu’une société avec un actionnariat africain et un management africain partage ses profits avec la CORAF sur l’ensemble de la chaine de la valeur ajoutée y compris à l’international dans notre domaine d’activité qui est le trading. Je me demande bien qui, entre une certaine ONG et nous, préserve réellement les intérêts des Africains?
Le rapport de la DdB indique que vous êtes très proche des autorités congolaises, et que vous en avez profité?
Contrairement aux allégations du rapport de la DdB, Philia n'a aucune accointance d'affaires avec des personnes exposées politiquement, que ce soit en République du Congo ou ailleurs. Philia est un établissement sérieux et professionnel avec plus de trente employés dans le monde et mène toutes ses affaires dans le respect scrupuleux des lois des pays dans lesquels elle opère. La DdB admet tout au long de son rapport, qu'elle n’a aucune preuve que les activités de Philia sont illégales. Les auteurs du rapport de la DdB admettent également qu'il n'y a aucune preuve que Philia ou CORAF paie certains membres de l'élite politique congolaise. Les phrases suivantes sont extraites du rapport de la DdB: «Nous n’avons rien pu déceler d’illégal dans les transactions impliquant Philia... Dans le cas de Philia, nous ne possédons aucune preuve qui nous permettrait de confirmer que ses profits gonflent les poches des membres de l'élite congolaise.»
Le rapport de la DdB indique que vous avez gagné énormément d’argent sans fournir de valeur ajoutée?
Contrairement aux allégations du rapport de la DdB, Philia ne se contente pas de revendre immédiatement à des tiers le fioul qu’elle achète à la CORAF et ce pour une marge fixe (ainsi décrit dans le rapport de la DdB: «Philia «flippe» ses cargaisons »). La majorité des cargaisons a été vendue par Philia directement à de grandes sociétés de raffinage de pétrole au meilleur prix possible sur le marché. La valeur ajoutée qu’apporte Philia à la CORAF, et donc indirectement à la République du Congo, est de garantir un prix de base stable pour ce produit, ce qui résulte en un revenu stable et prévisible malgré les fluctuations à la baisse du prix du pétrole comme c’est le cas en ce moment, c’est pour cela que la CORAF dit que le contrat est ‘gagnant-gagnant’.
Quels sont vos plans pour le développement de Philia en République du Congo?
Nous désirons créer encore plus d’emplois ici et travailler avec la CORAF pour le bénéfice de la République du Congo. Nous sommes certains d’être un partenaire viable pour la CORAF dans le futur. Philia s’est toujours conformée aux normes internationales et nous nous réjouissons d’avance de croître et de créer de nouveaux partenariats “gagnant-gagnant” comme nous le réalisons également dans d’autres pays africains.