(Agence Ecofin) - Le ministre ghanéen des Terres et des Ressources naturelles, Alhaji Inusah Fuseini (photo), s’est dit, le 4 janvier, optimisme quant à la possibilité de résoudre «pacifiquement» le litige frontalier opposant le Ghana à la Côte d’Ivoire d’ici fin juin 2014. « Je pense que tout est sur la bonne voie pour régler cette dispute entre les deux pays frères d’ici juin 2014 », a-t-il affirmé sur les ondes de la radio ghanéenne Joy FM.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire se disputent une zone riche en pétrole située à la limite des frontières maritimes entre les deux pays qui n’ont jamais été délimitées avec précision.
M. Fuseini a également précisé qu’un comité mixte a visité récemment la zone objet de litige pour tenter d’en définir les coordonnés géographiques, indiquant que des réunions se tiendront prochainement à Accra et à Abidjan pour examiner les diverses options permettant de résoudre le contentieux à l’amiable. « Nous n’allons pas chercher au-delà du ciel. Il y a une limite qui a été respectée par les deux parties et qui constitue la base des négociations. Et même si cette limite a été contestée par la Côte d'Ivoire, elle servira de point de départ pour les négociations entre les deux pays », a expliqué le ministre ghanéen, indiquant que toute solution concertée doit respecter les règles figurant dans les conventions internationales relatives au droit maritime.
Alhaji Fuseini avait indiqué, le 14 novembre dernier, que le Ghana pourrait porter son différend frontalier avec la Côte d’Ivoire devant les organes judiciaires des Nations unies à l’instar de la Cour internationale de justice (CIJ) au cas où les deux pays n’arriveraient pas à trouver solution concertée.
Le conflit frontalier opposant Accra à Abidjan avait éclaté en 2007 suite à la découverte d’un important gisement pétrolier au large des côtes ghanéennes. Le Ghana a été le premier à trouver du pétrole dans cette zone baptisée C100, située dans le bassin de Tano et croyait avoir des droits exclusifs sur la zone jusqu’en avril 2013, quand la Côte d'Ivoire a également annoncé qu'elle avait découvert du pétrole dans un bloc au large de ses côtes et à proximité du célèbre champ ghanéen de Jubilee. Depuis Accra et Abidjan ont convenu de régler leur différend frontalier à l’amiable. Mais les négociations se révèlent difficiles dès que la question de la répartition des ressources pétrolières est évoquée, tant les sommes en jeu sont considérables. La frontière maritime entre les deux pays recèlerait, selon les estimations des experts, environ 2 milliards de barils de réserves de pétrole et 1,2 billions de pieds cubes de gaz naturel.
Les premières négociations entre les deux pays ont échoué quand la Côte d’Ivoire s’est attachée à employer la méthode du méridien géographique pour délimiter les frontières maritimes. Compte tenu de la configuration géométrique de la zone frontalière, les côtes ivoiriennes ont l’allure d’une courbe sortante, alors que celles du Ghana ont une forme convexe. Cette méthode conduirait à utiliser le méridien moyen, situé entre le méridien le plus à l’est du territoire ivoirien et le méridien le plus à l’ouest du Ghana pour aboutir à une délimitation en deux parts égales et un partage équitable de l’espace maritime.Mais, les autorités ghanéennes se sont opposées à cette idée, soulignant que la frontière maritime doit épouser la limite utilisée actuellement par les deux compagnies pétrolières nationales que sont la Petroci (Pétrole de Côte d’Ivoire) et le GNPC (Ghana National Petroleum Corporation). Selon Accra, cette limite est utilisée et respectée par les deux Etats depuis longtemps grâce à une ligne médiane déjà établie.