(Agence Ecofin) - Le gouvernement du Burkina Faso a annoncé, le 30 octobre, avoir retiré un projet très controversé de révision constitutionnelle qui devait permettre au président Blaise Compaoré de se maintenir au pouvoir.
Le site du gouvernement a publié un communiqué confirmant «l'annulation de l'examen du projet de loi». L’exécutif a ainsi cédé face à la pression de la rue alors que des milliers de manifestants sont entrés de force jeudi matin dans l’enceinte de l’Assemblée nationale à Ouagadougou pour protester contre le vote qui devait y avoir lieu. Plusieurs bureaux, dont celui du président du Parlement, ont été incendiés.
La police, qui avait établi un cordon de sécurité autour et tiré en l’air pour tenter de les disperser, a finalement plié sous la pression et a dû se retirer. Les manifestants ont également mis à sac le siège de la télévision publique, qui a cessé d’émettre. Comme devant le Parlement, les forces de l’ordre ont tenté de les repousser mais ont dû se replier. La foule s’est également dirigée vers les bureaux du Premier ministre. Un hélicoptère des forces gouvernementales a survolé les manifestants, les aspergeant de gaz lacrymogènes.
Le mandat du président, au pouvoir depuis le coup d'Etat de 1987, expire l'année prochaine. En l'état actuel, après deux septennats et deux quinquennats, la Constitution ne lui permet pas de briguer un nouveau mandat. Le département d'Etat américain s’est dit, dans un communiqué publié dans la soirée du mardi 28 octobre, s’est dit «préoccupé» par l’intention du président burkinabè Blaise Compaoré d’amender la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
Le communiqué signé par Jen Psaki, la porte-parole de John Kerry, souligne aussi le fait que « les limites constitutionnelles, et les élections, sont des mécanismes irremplaçables pour assurer des transferts de pouvoir pacifiques et démocratiques, afin de donner aux générations montantes, la possibilité de faire leurs preuves.»
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