(Agence Ecofin) - Le gouvernement de transition burkinabé vient d’annoncer qu’il allait réexaminer tous les dossiers des sociétés privatisées sous l’ancien régime, en vue de s’assurer du respect des procédures légales en vigueur. «Il ne s’agit pas pour nous d’ouvrir une chasse aux sorcières mais de restituer à l’Etat burkinabè ce qui lui revient», explique le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, René Bagoro (photo).
«Nous allons mener une procédure conforme aux lois du Burkina Faso, de sorte à analyser les processus de privatisation pour appréhender leur réalité juridique et leur opportunité politique. Si nous nous rendons compte que le peuple a été brimé au profit d’un individu ou de quelques individus, nous allons engager des procédures pour récupérer ces sociétés d’Etat», a-t-il ajouté.
Selon Hyppolite Dah, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, certaines privatisations n’ont pas respecté les procédures, d’où cette opération de vérification. «Dans le cadre de nos missions, on n’a jamais pu avoir sous notre main un contrat de cession qui nous permettait de voir quels sont les engagements pris de part et d’autre, pour voir s'il y a respect de ces engagements. C’est vrai que nos privatisations n’ont pas toujours été menées dans les règles de l’art», admet-il.
Le Premier ministre du Burkina Faso, Isaac Zida, avait annoncé, le 13 décembre, la nationalisation d'une entreprise immobilière appartenant au cercle de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par des manifestations de rue le 31 octobre. Il s’agit de la Société de construction et de gestion immobilière du Burkina (Socogib), qui avait été cédée pour 1 franc symbolique dans les années 90 à Alizèta Ouédraogo, la belle-mère de François Compaoré, le frère cadet de l'ex-chef de l'Etat.
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