(Agence Ecofin) - L'Union européenne (UE) commence à accentuer ses pressions sur le régime du président burundais Pierre Nkurunziza, dont la réélection pour un troisième mandat très controversé a plongé le pays dans une spirale de violences. Selon des sources diplomatiques, Bruxelles devrait adopter le 1er octobre des sanctions contre quatre proches du M. Nkurunziza.
Ces sanctions ont déjà obtenu l'accord de principe des 28 Etats membres de l'UE la semaine dernière. Elles consistent en une interdiction de visa et le gel des avoirs dans l'UE de quatre hauts fonctionnaires occupant des postes clés dans le domaine de la sécurité.
Le président du Burundi Pierre Nkurunziza et les membres du gouvernement ne figurent pas parmi les quatre personnes visées par les sanctions car les Européens veulent donner une chance au dialogue avec le régime burundais, selon un diplomate basé à Bruxelles.
Conformément aux accords de Cotonou qui régissent la coopération entre l'UE et les pays de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), des consultations peuvent durer 120 jours lorsqu'une des parties considère qu'un pays ne respecte pas ses engagements démocratiques. Ces négociations préalables à la suspension de l'aide européenne seraient rendues plus compliquées par des sanctions contre des membres du gouvernement.
Premier donateur au Burundi, l’UE pourrait utiliser la suspension de son aide comme un moyen de pression important lors des négociations visant à trouver une solution politique à la crise qui secoue le Burundi depuis l’annonce, en avril dernier, de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat.
Jugée contraire à la Constitution et à l'accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile au Burundi par l’opposition, cette candidature a entraîné des manifestations étouffées dans le sang et un coup d’Etat manqué.
L'UE avait regretté les conditions de la réélection de M. Nkurunziza, et jugé que les résultats du scrutin n'étaient pas représentatifs.
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