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Maroc : la révision du Code pénal pourrait restaurer les peines de prison pour les journalistes

  • Date de création: 29 mars 2016 15:14

(Agence Ecofin) - Le Maroc va-t-il réellement dépénaliser les délits de presse ? La question suscite le débat actuellement au Parlement, notamment à la Chambre des représentants. Le débat a été relancé avec le projet de révision du Code pénal introduit par le gouvernement. Il y a les articles 265, 299, 431 et 179 relatifs aux peines pour atteinte aux symboles nationaux, à la personne du roi ou encore au drapeau marocain.

Ce texte arrive alors que le Maroc s’est engagé à supprimer l’emprisonnement des journalistes pour des fautes commises dans l’exercice de leur métier. La dépénalisation des délits de presse a d’ailleurs été consacrée par les nouvelles lois relatives au statut du journaliste et au Conseil national de la presse. Les peines de prison sont remplacées par des amendes. Les nouveaux textes ont été adoptés en décembre 2015 par la Chambre des représentants.

Seulement, certains députés craignent que ces acquis soient remis en cause par les amendements à apporter au Code pénal. Ce 24 mars 2016, le sujet était à l’ordre du jour de la réunion de la Commission de la législation, de la justice et des droits de l’Homme. « Ces amendements sont injustifiés. Nous avons peur que ces modifications résultent sur une mauvaise interprétation de ces articles. Ces amendements constituent un recul et un danger pour les journalistes. Le code de la presse suffit », a dit la député Aicha Lakhnass. Elle a ajouté qu’il faut même des juges spécialisés dans les affaires liés à la presse.

Le même son de cloche a été donné par la député islamo-conservatrice Amina Mae El Ainin. « Ces lois contiennent beaucoup de peines destinées à effrayer les journalistes. Or, nous avons grand besoin de libérer les journalistes de la peur. Ces peines reflèteront une mauvaise image du Maroc », a-t-elle expliqué.

Répondant aux inquiétudes des députés, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi (photo), s’est contenté de dire que les nouvelles dispositions du Code pénal respectent la constitution marocaine, le corps de la presse et toutes les conventions internationales ratifiées par le Maroc.

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