(Agence Ecofin) - Le Parlement de la République démocratique du Congo (RDC) a adopté, le 25 janvier, une nouvelle loi électorale sans l’alinéa litigieux qui avait provoqué des manifestations meurtrières, mais le nouveau texte entretient encore le flou sur les délais des prochaines élections.
Le président de l'Assemblée nationale en République démocratique du Congo (RDC) avait annoncé, samedi 24 janvier dans la soirée, le retrait de la disposition controversée qui liait la tenue de la présidentielle à un recensement de la population. Le retrait de cette disposition litigieuse avait été accueilli comme une victoire par les opposants, qui voyaient dans le texte une manœuvre pour permettre au président Joseph Kabila (photo) de rester au pouvoir au-delà de 2016, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat l'an prochain.
Certains autres points de la nouvelle loi sont, cependant, encore contestés par l’opposition. En effet, le nouveau texte ne fait pas mention de l'obligation d'organiser la prochaine présidentielle dans les délais prévus par la Constitution. Il supprime aussi la référence à la date de 2015 pour la tenue des élections locales, provinciales et sénatoriales. Ces scrutins sont censés précéder la présidentielle, selon la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Enfin, la loi lie la tenue des prochaines législatives censées avoir lieu fin 2016 à la réalisation du recensement qui doit commencer cette année. Or, ces législatives doivent se tenir en même temps que la présidentielle, expliquait-on dernièrement à la Céni.
La première mouture de la loi électorale avait provoqué des émeutes meurtrières à Kinshasa: le bilan des ces manifestations est lourd : 13 morts selon le gouvernement, et une quarantaine selon la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et Human Rights Watch (HRW), qui évoque au moins 21 personnes abattues par les forces de l'ordre.
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