(Agence Ecofin) - Au Kenya, de nouvelles voix s’élèvent pour condamner la décision de l’exécutif de plafonner les taux d’intérêt pratiqués dans le secteur bancaire. Après le Fonds monétaire international (FMI) qui a estimé que la mesure pourrait coûter 2 points de croissance à la principale économie d’Afrique orientale, ce sont les banquiers eux-mêmes qui ont annoncé que des pourparlers sont en cours avec les parlementaires pour modifier le texte.
Cette loi, approuvée en août dernier contre l’avis de la banque centrale et du trésor kényan, venait accomplir une promesse de campagne du président Uhuru Kenyatta (photo) datant de 2013. Le dirigeant, alors candidat, s’était engagé à réduire le coût des emprunts bancaires. Cependant, indique Jeremy Awory, le numéro un de Barclays Kenya, cette décision a provoqué un ralentissement de la croissance du crédit dans l’économie kenyane. «Cette direction n’est pas la bonne. Nous devons analyser comment arrêter ce mouvement.» a estimé celui qui déclare que la croissance du crédit au secteur privé a atteint son niveau le plus bas en 16 mois en étant de 4,3% en décembre dernier contre 18% à la même période un an plus tôt.
L’association des banques du Kenya (KBA) a annoncé qu’elle a lancé une étude pour évaluer l’impact du ralentissement de la croissance du crédit sur l’économie du pays afin d’apporter des preuves des dégâts causés par la mesure au gouvernement.
En attendant, les actions des 11 banques listées à la bourse de Nairobi ont perdu jusqu’à un tiers de leur valeur depuis l’entrée en vigueur de la mesure. Pour Barclays Kenya, la perte est de 14%.
L’économie kényane, évaluée à 69,2 milliards de $, devait progresser de 5,7% cette année selon les prévisions de la banque centrale du pays.
Aaron Akinocho
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