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Le Soudan du Sud interdit aux entreprises et ONG d'employer des étrangers après le 15 octobre

  • Date de création: 17 septembre 2014 14:29

(Agence Ecofin) - Le gouvernement du Soudan du Sud a sommé, le 16 septembre, toutes les entreprises privées et les ONG opérant dans le pays de cesser d'employer des étrangers d’ici le 15 octobre et de les remplacer par des Sud-Soudanais.

Dans une circulaire datée du 12 septembre et publiée dans les annonces légales de la presse locale, le ministre sud-soudanais du Travail Ngor Kolong Ngor «ordonne à toutes les ONG et compagnies privées» actives au Soudan du Sud de «notifier à tous les étrangers travaillant pour elles, à tous les postes, de cesser de travailler à partir du 15 octobre». Le ministre cite les «banques, sociétés des secteurs de l'assurance, des télécoms et du pétrole, les hôtels et auberges» parmi les entreprises concernées.

«Il est demandé à toutes ces institutions, entreprises et entités commerciales de publier les postes vacants de directeurs exécutifs, chefs du personnel, secrétaires, responsable des ressources humaines, chargés des relations publiques, chargés des approvisionnements/logisticiens, personnels d'accueil, agents du protocole et réceptionnistes», précise la circulaire.

Le ministre du travail indiqué, par ailleurs, que «via le bureau du directeur général du Travail au ministère, ces postes doivent être pourvus par des citoyens sud-soudanais compétents», sans autre explication.

La décision de Juba a suscité l’étonnement auprès des ONG d’autant plus que ce pays  a plongé le 15 décembre dans un sanglant conflit opposant les troupes loyales au président Salva Kiir à celles, mutinées, fidèles à son ancien vice-président Riek Machar, sur fond de rivalité entre les deux hommes à la tête du régime, et de rancœurs anciennes entre les deux principaux peuples du pays dont ils sont respectivement issus. Les combats ont fait des milliers, voire des dizaines de milliers, de morts et 1,8 million de déplacés.

«Si cette directive est appliquée, cela va massivement perturber les programmes d'aide qui nourrissent plus d'un million de personnes à travers le pays»,  a déploré Tariq Riebl, directeur de l'ONG britannique Oxfam au Soudan du Sud.

L'ONG internationale Global Witness a estimé, quant à elle, que la décision de Juba «démontre un mépris total pour la vie de 1,3 million de personnes déplacées» à l'intérieur du pays par le conflit.

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