Le Maroc interdit « Charlie Hebdo » et le magazine « Sciences et Avenir » pour des raisons religieuses
(Agence Ecofin) - Le rédaction de « Charlie Hebdo » est d’ores et déjà prévenue. Le dernier numéro du journal français sera interdit de distribution au Maroc. L’annonce a été faite par le ministre de la Communication du royaume, Mustapha El Khalfi, interrogé par le site Huffpost Maroc. Il répondait à une autre affaire d’interdiction. Celle du magazine « Sciences et Avenir », un autre journal français.
Pour ces 2 publications, le ministre de la Communication marocain préfère parler de « non autorisation de distribution ». Une décision qu’il justifie par la religion musulmane. En effet, il reproche au dernier hors-série du magazine « Sciences et Avenir » la publication de 2 dessins qui « portent atteinte au Prophète et ont une connotation négative ».
Dans ce numéro spécial intitulé « Dieu et la Science », il y a la reproduction de 2 miniatures datant du XVIe siècle, illustrant une biographie du prophète Mohammed, commandées à l’époque par le sultan ottoman Mourad III. Concernant « Charlie Hebdo », le dernier numéro commémorant le premier anniversaire des attentats, publie une représentation de Dieu en responsable des actes terroristes.
Aux 2 publications, Mustapha El Khalfi rappelle que « la représentation du prophète est interdite ». Pour que ces journaux soient distribués au Maroc, il faut d’abord retirer les représentations du Prophète. Le ministre dit s’appuyer sur l’article 29 du Code de la presse qui stipule : « l’introduction au Maroc de journaux ou écrits périodiques ou non, imprimés en dehors du Maroc, pourra être interdite par décision motivée du ministre de la Communication lorsqu’ils portent atteinte à la religion islamique, au régime monarchique, à l’intégrité territoriale, au respect dû au Roi ou à l’ordre public ».
Ce n’est pas la première fois que des médias sont interdits au Maroc. Au lendemain des attentats de « Charlie Hebdo » le 7 janvier 2015, le royaume avait interdit d’accès sur son territoire les supports ayant repris les dessins et caricatures du prophète Mohammed. Par ailleurs, le film « Exodus : Gods and Kings » n’avait été autorisé au Maroc qu’après le retrait d’une scène comportant une représentation de Mohammed.
Le film « Much loved » est toujours interdit pour « outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et atteinte flagrante à l’image du Maroc ».
Assongmo Necdem
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